Mercredi 25 janvier 2017 3 25 /01 /Jan /2017 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 57

Il m’est aujourd’hui difficile et surtout douloureux de raconter ce qui est arrivé après ce matin de novembre. Les événements se sont précipités sans que je puisse les contrôler.

D’abord, lorsque j’ai cherché à consulter secrètement la session d’Aurélie sur notre ordi, pour voir un peu les fichiers qu’elle avait téléchargés – mais qu’est-ce que je cherchais ? – j’ai buté sur un mot de passe. C’était nouveau. Jusque-là, on avait tout partagé !

Ensuite, début décembre, il y a eu ce week-end surprise à Amsterdam. C’est Aurélie qui en a eu l’idée : elle voulait absolument visiter le musée Van Gogh. De toute façon, je n’avais pas le choix : elle avait depuis longtemps réservé les places, celles de l’entrée au musée et celles du train. Donc, on a vu les tournesols et les autoportraits de l’homme à l’oreille coupée… Mais le samedi soir, alors qu’on suivait le flot de badauds au bord des canaux, on est arrivés, comme par hasard, dans le quartier rouge, avec ses ruelles si étroites qu’on peut toucher les murs en écartant les bras, et surtout ses femmes en vitrine : putains de tous les continents, jeunes et moins jeunes, en déshabillé provocant ou en robe minimaliste, debout sur le seuil de leur boutique ou assises jambes croisées haut sur un canapé de velours cramoisi face à une télé où passait une vidéo X… Aurélie me tenait la main où je sentais la moiteur de son émotion.

ardents60- Tu veux essayer ? qu’elle m’a dit.

On était à la porte d’un minuscule salon baigné de lumière orangée. Dans le fond,  une jeune métisse d’une vingtaine d’années nous regardait, outrageusement maquillée, gloss nacré, cils charbonneux et paupières à paillettes. Sans doute sud-américaine, cheveux d’un noir luisant, petite et menue. Elle était belle, simplement vêtue d’une culotte et d’un soutien-gorge en dentelle ajourée d’où jaillissaient ses tétons bruns. La fille nous a fait un signe de la main pour nous inviter à entrer. Elle a passé sa langue rose sur ses lèvres brillantes et une main caressante sur son ventre en balançant les hanches…

- One hundred dollars !

- C’est moi qui paye ! a murmuré Aurélie en me pressant la main.

- Ça va pas non !

Et on a passé notre chemin. Je ne me souviens plus avec précision de la suite de notre balade nocturne, si ce n’est que nous avons fait halte dans un coffee-shop, histoire de fumer quelques joints et de nous croire encore étudiants.

- Tu as peut-être raté quelque chose, une expérience inoubliable, a dit Aurélie aux yeux mouillés. J’en avais envie aussi…

- Si tu veux, on peut y retourner.

 

- Non, plus maintenant. As-tu remarqué les petites lanternes rouges au-dessus des portes ? Disons que ma petite ampoule personnelle est éteinte. C’est trop tard. Pourtant, la fille était belle, tu ne trouves pas ?

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Retour à l'accueil

Commentaires

Aucun commentaire pour cet article

Présentation

Créer un Blog

Recherche

Calendrier

Avril 2024
L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          
<< < > >>

Archives

Derniers Commentaires

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés