Samedi 28 février 2015 6 28 /02 /Fév /2015 08:00

Philippe # 15

 

Je suis là devant ma tasse de café fumante, ne sachant que faire, à penser, rêvasser.

Le passé me revient par bribes, ces filles que j'ai tenues dans mes bras, ces étreintes charnelles, épisodes de ma vie.

Monika ne sait rien de tout cela et je ne connais rien de son passé.

Agnès et cette folle nuit dans un bar d'Oberkassel : nous nous connaissions depuis quelques heures et notre étreinte débuta dans les toilettes des femmes, sauvagement sans aucune appréhension d'être découverts, son chemisier grand ouvert sur son buste généreux, N'en pouvant plus nous nous sommes réfugiés dans une chambre à trois lits de l'auberge de jeunesse où je résidais. Malgré l'arrivée d'un résident nous avons amené nos corps jusqu'à l'orgasme.

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Emmanuelle que j'avais passionnément aimée durant deux longues années, à nous cacher de son époux et presque chaque soir après notre journée de travail nous partions en voiture pour donner à nos corps ce sentiment de liberté. Je me souviens dans ce bois lorsque, assise nue sur mon sexe, elle aperçut un voyeur qui à 50 mètres ne perdait rien du spectacle offert, je voulus la protéger d'un vêtement et comme un défi elle le jeta au sol en tendant davantage son corps pour jouir encore plus fort. Nous faisions l'amour là où nous pouvions, seule la passion nous guidait et les éléments extérieurs n'avaient pas d'importance, comme ses cavaliers qui nous surprirent dans ce chemin que nous pensions isolé.

Et puis sa bouche ce jour-là qui se précipita sur mon sexe alors que je conduisais sur cette route en lacets, je crus notre dernière heure venue tant je n'avais plus le contrôle de mon véhicule.

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Fatiha qui m'entraîna dans les cuisines de cette collectivité et à peine la porte fermée à clé ôta sa jupe et sa culotte pour venir s'asseoir sur moi alors et ne relâcha pas son étreinte malgré les nombreux convives qui désiraient accéder aux frigos. Elle était rouge de honte et de plaisir au sortir de la pièce et m'avoua n'avoir jamais joui aussi fort. Elle aimait la proximité des autres, le danger l'excitait. Elle m'en fit souvent la démonstration.

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Patricia elle aussi aimait les imprudences, son corps était vorace d'audaces. D'une endurance rare, avec cette volonté d'en avoir plus, toujours plus. Une nature sauvage qui réclamait son dû, jamais rassasiée, son corps entier sans exception était tendu vers l'amour charnel, elle n'avait de cesse d'explorer chaque nuit de nouveaux espaces. Elle était obsédée par le point de Grafenberg jusqu'à me demander de lui fouiller l'intérieur de son sexe en la pénétrant avec la main entière, Ce n'était qu'une fois ruisselante de tous ces liquides qu'elle expulsait en cascade qu'elle parvenait au sommeil. Elle pouvait jouir sans fin

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Noëlle était de la même trempe, elle aimait se soumettre en toutes circonstances, aucun lien n'était assez serré pour maintenir son corps nerveux et tendu vers le plaisir. Sa bouche de tous mes liquides, je me suis surpris à prendre goût de ne plus aller aux toilettes la nuit tant elle avait soif de moi. Presque chaque matin dans cet hôtel de Morzine où nous étions saisonniers nous devions changer les draps du lit tant ils étaient imprégnés de nos essences intimes, Elle pouvait me sucer n'importe où, c'était son vice, sa splendeur, comme cette fois où prise de folie elle ouvrit ma braguette en pleine nuit dans les rues froides et enneigées de la station de ski pour me boire jusqu'à la lie. Elle aimait par dessus tout que je lui fasse violence comme lui pincer les seins avec vigueur, ou lui mordre le cou en prenant soin de lui laisser des traces visibles, lui donner des fessées avant de la prendre en levrette là où je le voulais, aucun orifice de son corps n'était tabou. Sa gourmandise était chaque matin de me réveiller avec une fellation des plus goulues jusqu'à épuisement du stock.

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Myriam la belle kabyle qui voulut restée vierge au cours d'une nuit blanche et torride, elle le demeura ce qui ne l'empêcha nullement de jouir à deux reprises sous le passage de ma langue.

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Armelle que je surpris à mon retour d'Afrique au petit matin avec son cousin dans le lit et qui m'invita à venir les rejoindre pour une étreinte à trois corps.

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Cécile l'Ivoirienne qui jalouse d'Antoinette sa compatriote me fit connaître les parfums de l'Afrique à la grâce de son corps souple et ondulant.

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Monika elle-même, surpris par ses audaces lorsqu'une nuit dans la salle des patients de l'hôpital universitaire où je séjournais pour un calcul rénal elle me caressa longuement le sexe avec la crainte qu'à tout moment une personne étrangère n'y entre. Ou encore lorsque nous fîmes l'amour dans la piscine familiale avec les voisins non loin derrière la haie de sapins.

Lorsqu'elle aussi m'avoua son goût pour des jeux d'adultes, le corps attaché, le visage masqué.

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Non Monika ne sait rien ou si peu de mon passé sexuel et j'aurais aimé au cours d'une nuit lui en faire confidence et l'écouter à mon tour, savoir lequel de ses amants lui avait donné d'impérissables souvenirs.

chambre15-9-1Je lui parlerais de toutes ces autres partenaires, elle me confierait ses étreintes avec les siens.

Qu'il serait bon de se retrouver ainsi, dans un lit à savourer une coupe de Champagne et ensuite déposer ma bouche humide sur ses lèvres les plus intimes.

Retrouver le chemin du dialogue qui nous mènerait à celui de nos corps,.

Le café est devenu froid, je suis pris d'une subite envie de la retrouver, de tout avouer, ce livre inachevé, les bains de Valentin, ma nuit avec Halima et tout le reste, ne plus rien lui cacher, mettre fin à ce contrat tacite.

Je quitte le café sans même attendre que le serveur surpris de mon empressement me rende la monnaie,

Elle n'est plus là, le lit est encore chaud de son corps, juste un mot posé dessus:

J'ai besoin de prendre du recul, ne t'inquiète pas, je t'aime, je rentrerai le moment venu, je t'embrasse, Monika

Au moment où je me sentais la force, là voici qui disparaît.

Pour aller où, rejoindre un amant croisé dans la nuit ? Parfois j'aimerais la sentir revivre, renaître tel le phoenix.

Que faire de moi et de mon désir d'elle jusqu'à l'obsession ?

Pris de vertige, je me précipite dans la chambre, extrais du carton une pochette de photos et sans réfléchir plus je retourne au bar, là-bas je me sens bien, cet endroit me rassure, j'aime m'y échouer, non loin du phare de la petite ruelle.

Ma sacoche est posée devant moi avec son contenu licencieux, le patron comprend mon désarroi et n'ose me parler.

Je vois soudain Tabou sauter sur la table pour recevoir ses caresses et la silhouette de Valentin apparaître de la ruelle, tel un fantôme.

La clochette reliée à la porte se met à tinter, il salue le patron, puis vient s'asseoir à ma table comme s'il avait deviné ma présence, Je ne sais que dire, surpris de le voir ici, ailleurs que dans sa boutique sombre.

Il pose une main sur ma sacoche, en caresse la peau avec délicatesse et plonge dans mon regard.

Je demande alors au patron de nous apporter une bouteille de Champagne, sa meilleure cuvée, celle des maris épris de leur femme. Je suis moi même surpris d'une telle audace et du désir flamme de me libérer de tous mes maux et mes doutes.chambre15-10

Nous trinquons, mon verre est vite vide et les petites bulles folâtrent très vite dans mon esprit tourmenté.

La parole s'évade enfin.

- Vous qui avez sans doute vécu bien plus que moi et devez connaître les femmes et leur mystère, dites-moi, donnez-moi des conseils, je ne sais pas comment retrouver l'épouse qui est en train de fuir. Notre couple glisse depuis si longtemps vers une monotonie qui au fil du temps s'est insinuée entre nous, la flamme n'est plus que braise et je ne sais comment souffler dessus de peur de l'éteindre à jamais. Vous qui avez baigné si souvent son corps auriez-vous décelé un indice qui m'aiderait ?

Une piste, un conseil ?

N'ayant pas l'habitude de boire si tôt en journée, je suis pris d'une soudaine envie de fumer une cigarette, malheureusement Valentin lui aussi n'en a plus, Il était d'ailleurs venu au bar pour se fournir mais le patron n'en a plus aucune non plus, Il m'indique un bureau où je pourrais en acheter.

Valentin me demande de lui en apporter également, je refuse son argent et m'éloigne, laissant ma sacoche sur la table.

 

….............A mon retour, mon silence est d'or, je l'écoute tout en caressant Tabou posé sur mes genoux...

Par michel koppera - Publié dans : chambre obscure - Communauté : Fantasmes et écriture
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