Mardi 10 février 2015 2 10 /02 /Fév /2015 09:05

Philippe

 

Voilà, c'est fait, je remonte les pavés sous la lune béante, au loin un couple s'engueule, cela fait longtemps que nous ne le faisons plus non plus, Le bar est fermé, dommage j'aimerais tant parler ce soir, ne pas me retrouver seul.

Derrière moi, j'entends le rideau métallique qui s'abat, Valentin va certainement rentrer chez lui, j'imagine mal cet homme festoyer, j'aurais aimé qu'il me propose de venir boire un dernier verre chez lui.

Peut-être l'a-t-il suspendue à l'un de ses murs au milieu d'autres belles, comme j'aimerais la savoir trophée devenue.

Qu'avant de se coucher ou à l'instant du réveil, il couvre son corps de pensées obscènes.

chambre14-3Où est-elle à cette heure ?

Devant quels regards se trémousse-t-elle ?

Si elle savait combien je regrette la présence de seules femmes à ses côtés.

J'aimerais qu'un homme glisse sa main sur ses graciles cuisses ou ose se saisir de l'un de ses seins.

Je prendrais un plaisir immense qu'elle retrouve le goût, l'odeur de l'amour et du sexe.

S'il le fallait j'empoignerais moi-même le mât d'un autre homme pour qu'elle parte en croisière.

Une fois ancré en elle, je prendrais la main de ma belle pour suivre ses marées, jusqu'à l'ultime vague.

Je marche, je pense et bande à la fois, preuve est faite que les hommes sont capables de plusieurs actes simultanés, même si je me passerais bien de la position verticale en cet instant.

Cette journée n'en finit pas de s'étirer, je vibre de partout, jusqu'à mon téléphone, c'est Halima.

Elle a fumé, certainement bu aussi, je la connais trop bien, surtout je ne dois pas l'interrompre sans quoi elle perdra le fil.

Rarement conversation fut si tendue et dense entre nous.

Enfin, un silence comme une aire de repos, je m'engouffre...chambre14-2

- Non Halima ! Pas moi ! Trouve quelqu'un d'autre ! Tu ne peux pas me demander ça ! C'est impossible !

- Justement tu es le seul en qui j'ai une totale confiance et si je fais appel à toi c'est justement qu'en ce moment...

- Mais comment veux-tu que j'accepte une chose pareille?

- Tu crois que ça a été facile pour moi d'accepter de te servir d'alibi quand tu es parti une nuit avec Djamilah ? Ce n'est pas toi qui m'as dit qu'en échange, si un jour j'avais besoin, je pourrais te demander n'importe quoi ? Alors voilà c'est ce soir et je le reconnais c'est n'importe quoi.

Les vieux démons réapparaissent, cette erreur qui écorna notre couple.

Jamais je n'aurais dû l'avouer à Monika pour soulager ma conscience, j'aurais dû taire cette infidélité, mieux encore ne pas céder aux avances de la belle kabyle enivrée, qui avait sauté sur moi.

À trois reprises je l'ai repoussée, puis j'ai cédé.

Je ne tire aucune gloire de cet épisode puisqu'il éloigna Djamilah pourtant proche de notre couple ainsi que la confiance de Monika.

Comment aurais-je moi même réagi en pareille situation ?

- Ne t'inquiète pas il n'arrivera rien, je veux juste que tu emportes chez ce Valentin les photos que tu vas prendre de moi. Tu sais, l'autre soir, j'ai ouvert ta sacoche, je n'ai pas pu résister, c'était comme un appel. J'ai vu ce qu'il a fait d'elle, je veux qu'il prenne soin de moi de la même façon. Tu es le seul qui ne me trahira pas, je te connais depuis dix ans.

- D'accord mais on fera ça dans le noir absolu, pas de discours entre toi et moi, juste le flash, je ne veux pas te voir et je repartirai aussitôt, comme un fantôme.

- Alors je t'attends viens vite, c'est ce soir que j'ai envie.

Le taxi me dépose devant chez elle.

Comme convenu, la porte n'est pas fermée à clé.

L'appareil photo se trouve dans l'entrée.

Je me dirige vers sa chambre.

Fébrilement m'installe dans le fauteuil,

Il ne me reste plus qu'à atteindre l'interrupteur et faire naître la nuit pour lui donner le signal.

Elle sort alors de la salle de bain attenante, je distingue à peine les formes de son corps et baisse mon regard.

Son souffle est au diapason du mien, court, elle étend son corps sur le lit.

- Vas-y, prends-moi !

Premier éclair

Je distingue ses genoux, terriblement ouverts.

Je tente de cadrer au mieux le périmètre où elle se trouve.

Je ne sais si les photos seront bien cadrées, tant pis, Valentin s'en accommodera.

chambre14-4- Vas-y !

La dernière prise arrive enfin, comme convenu dans l'obscurité je me retire, la laissant sur le lit nue, n'importe quel homme se serait jeté sur elle pour la pénétrer.

Je me retire de la pièce, repose l'appareil là où je l'avais trouvé en arrivant, glisse au fond de ma poche la carte mémoire extraite.

Je bande comme jamais, je suis à deux doigt de libérer mon épais coulis.

Me retenir encore, cette semence je la destine à l'entrecuisse de Monika, c'est en elle que je veux fondre.

Peut-être est elle rentrée..

Non, la maison est vide encore emplie de son doux parfum.

Ainsi Valentin aurait raison, elles seraient des femelles avides de pénétrations sauvages et profondes au même titre que les hommes appartiennent au règne animal.

Oui j'ai connu Monika écartant largement ses cuisses, à califourchon au-dessus de moi, s'empalant jusqu'à la garde de mon sexe pour me sentir au plus profond d'elle, cogner la paroi de son ventre.

Ses chevauchées endiablées durant lesquelles elle s'empalait assise sur moi en contractant son étroit fourreau me manquent.

J'aimais soulever son corps frêle en tenant ses fesses à pleines mains pour la pénétrer debout.

Valentin a raison, Monika ne fait pas exception c'est moi qui ai perdu le chemin de son corps, il me faut partir à sa reconquête même si un autre devra m'y aider.

Je voudrais qu'elle retrouve les chemins de l'extase.

Je ne pense pas avoir été son meilleur amant, peut être Jean-Marc, ou encore Jochen.

J'aurais aimé la voir avec d'autres.

Je n'ai plus la force d'écrire ce soir, pourtant j'aurais tant à raconter.

Je me glisse dans le lit et m'endors.

Au matin, engourdi je la sens prés de moi, ainsi elle est revenue, elle me tourne le dos, je n'ose la toucher tant j'ai envie d'elle,

J'aimerais coller l'une contre l'autre nos nudités intégrales.chambre14-1

Je prends garde pourtant de ne pas la réveiller et m'extrais de la chambre emportant avec moi cette robe toute froissée et sa culotte odorante, je veux respirer le climat de sa nuit.

Le café devant moi fume, mais c'est la soie la plus proche de son intimité que je porte à mes narines.

Je reconnais son miellat subtile et raffiné, indiquant qu'elle a suinté mais aucune odeur mâle.

Partagé entre soulagement et regret, je vais chercher ma boite à émotions.

Au risque qu'elle se lève et me découvre au milieu de mes reliques, j'étale devant moi le contenu d'une grosse enveloppe.

Sur la table sont posées des photos d'elle, des pochettes de négatifs ainsi que sa robe, sa culotte et la boite contenant son épais duvet, Je l'ouvre, le verse au creux de ma main et le mâche dans ma paume comme l'on ferait de ces balles anti-stress.

Quelle agréable sensation.

Je prends une feuille, un crayon.

Cher Valentin,

L'occasion était trop belle, je vais ENFIN pouvoir baisser mon masque.

Qu'il tombe comme son duvet que je vous offre et qui peut-être se trouve déjà entre vos mains.

Depuis que je vous ai rencontré ma vie a pris un autre sens.

Des rêves ne cessent de me hanter, obsédant, martelant mon esprit.

Combien de couples, d'hommes et de femmes sont venus à vous, tremblotants tout comme moi pour vous soumettre Leur Secret.

Vous trouverez dans cette enveloppe bien des clés ouvrant de lourdes portes.

Une boucle de sa chevelure dorée et sa fourrure sombre.

Le clair et l'obscur.

Lors d'un rêve, elle m'a demandé de vous les offrir.

Je vous en confie donc la jouissance.

Merci de prendre soin d'elle

Je vous dois un aveu terrible, même au plus fort de nos ébats les plus fous, jamais je ne suis parvenu à la faire jouir par la seule pénétration de mon sexe.

J'ai toujours souffert de cela dans mon honneur d'homme.

Bien sûr elle a connu des orgasmes, de nombreux orgasmes mais avec d'autres caresses, d'autres instruments que le mien.

Parfois je rêve de lui offrir une pénétration vigoureuse même si elle n'était pas de mon fait.

Telle une Cendrillon qui aurait perdu sa chatte aux douze coups de minuit, je parcourrais le royaume pour trouver chaussure à son pied.

Le sexe qui saurait lui donner l'extase.

Je vous remercie Valentin pour ce que vous faites dans l'obscurité.

Me céderez-vous ce triptyque auquel je tiens tant ?

Cordialement.

Philippe

 

Le patron du bar dépose le café fumant, quelques minutes auparavant j'ai glissé dans la boite aux lettres de la boutique mon précieux chargement.

Nous sommes dimanche, il le découvrira demain.

chambre14-5

 

 

Par michel koppera - Publié dans : chambre obscure - Communauté : Fantasmes et écriture
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