Dimanche 4 avril 2010 7 04 /04 /Avr /2010 11:26

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Françoise REY, La femme de papier

1989, Editions Ramsay, Jean-Jacques Pauvert

Editions Pocket n° 3439

Chapitre IX, page 81 et suivantes

La narratrice se rend avec son compagnon dans un cinéma porno pour la première fois.

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« J’ai finalement regardé l’écran. Nous n’étions qu’à quelques minutes du début du film, mais il s’en passait déjà de drôles. Une bonne femme en petite tenue (une nuisette et une culotte stratégiquement trouée) se donnait du plaisir sous l’évier avec un plombier visiblement innocent de toute préméditation et qui n’avait pas seulement eu le temps d’enlever son bleu de travail… Il la chancetiquait avec l’application et l’enthousiasme d’un bon ouvrier, et elle roucoulait sous les coups de lime, les jambes frénétiques, la croupe montée sur ressorts, les seins en cavale hors du décolleté de dentelle. ( …)

frey14 Et puis, pour faire durer sans doute, le plombier s’est retiré, et l’a laissée un peu gueuler toute seule. Elle se tortillait lubriquement, les genoux à un mètre cinquante l’un de l’autre, et la fente béante. Gros plan. L’endroit est peu poilu, visibilité oblige ; la chair semble hérissée, comme sous l’action du froid. On a une vue si directe, si nette de l’intimité de l’actrice, que ça ne peut précisément plus s’appeler une intimité. La voilà livrée à tout le monde, crevasse gigantesque et rougeâtre, muqueuses à nu, miroitantes, trou du cul plissé, à peine plus secret…

Elle se branle, bien sûr, c’était couru d’avance ; ses doigts voltigent de son con à son bouton, écartent les plis de peau, astiquent la longueur de la chatte, se baladent vers le trou du cul ; elle s’en met un dans le con, le ressort visiblement mouillé ; il brille ; elle s’humecte le clito avec, et repart en direction du trou, tout en appelant son baiseur avec des miaulements de chatte énamourée.

Nouveau gros plan, sur la queue du plombier cette fois. On voit que c’est un spécialiste en tuyaux. Il en possède un de gros calibre, vraiment ! Cette bite gonflée qui raye la combinaison bleue d’une chair rosâtre, veinée, noueuse, poilue à la base, me procure un formidable frisson. Elle bat sur le drap grossier du vêtement, et le gland éclate comme une cerise trop mûre. On le voit luire sous le feu des projecteurs, et couler d’un mince filet gluant… Bel engin, pour sûr, et fort suggestif ! frey15

La femelle continue de se tordre par terre, à s’écarquiller à pleines mains, à se peloter les mains et les fesses, à rouler des yeux blancs, à se lécher les lèvres d’une langue salace, et à proférer des saloperies.

Evidemment, lui n’y tient plus. Il la relève, l’assied sur l’évier, et enlève sa combinaison. (…) il va la bourrer debout, elle a un pied sur l’égouttoir et un pied sur la cuisinière. Il écarte les jambes, autant du moins que le lui permet le pantalon qui entrave ses chevilles, et l’œil voyeur de la caméra se fixe sur les couilles, de belle couilles, ma foi, brunes, velues, toniques… Ça fait envie, on insinuerait bien une main gourmande pour tâter cette paire aguichante qui tremble au rythme de leur sarabande…

Comme je me laisse emporter par ces images sans génie, mais non sans charme, je sens ta main sur mon genou, non sur ma cuisse, non, entre mes cuisses… C’est une main qui va très vite, et ce sont des cuisses très dociles… Tes doigts s’affolent à la lisière de mes bas, jouent avec les jarretelles, éprouvent la douceur de la chair entre le nylon et  la culotte, et glissent avidement un peu plus haut, un peu plue loin, un peu plue avant, un peu plus profond… Te voilà, mon chéri ? Sois le bienvenu ! Je t’attendais sans vraiment y penser, tu sais ? Tu sens comme ça mouille ? J’ai bien envie de toi… Oui, mets-moi un doigt, c’est une excellente idée. Attends, je vais te faciliter la tâche !… Et je m’avance tout au bord du siège pour m’écarter davantage.

frey13Sur l’écran, il la baise toujours. On a changé d’angle, perdu les couilles de vue. L’objectif est resserré sur le con glissant où coulisse régulièrement un manche d’une grosseur hallucinante. Cette régularité du mouvement me bouleverse. C’est une cadence qui parle davantage à mon imagination (…) Le siège de mon imagination, que je situais jusqu’à présent assez vaguement dans mon cerveau, vient brusquement de migrer : le voilà au bas de mon ventre, entre mes cuisses, entre mes fesses. Tempête dans une culotte… Je me mets à gamberger du sexe, à divaguer du con. »

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Par michel koppera - Publié dans : lectures x - Communauté : Fantasmes et écriture
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