Vendredi 24 avril 2009 5 24 /04 /Avr /2009 07:57

Baiser chez ses parents à elle.

 

 Comme chaque fois qu’il vient de passer le week-end chez ses beaux-parents, Bernard arrive au bureau le lundi matin avec la mine réjouie, un rien agaçante, des hommes heureux.

- Patricia a des parents vraiment charmants ! À chaque visite, on est reçus comme des rois. Vous verriez la maison et le parc ! Et question bouffe, un trois étoiles ne ferait pas mieux !

On l’écoute poliment en dodelinant du chef. Pour évoquer leur nuit du samedi au dimanche, Bernard se contente d’un clin d’œil salace et d’un rictus riche en sous-entendus obscènes.

Cela me rappelle ma première visite chez les parents de Carole. Nous n’étions pas mariés, il n’en fut d’ailleurs jamais question. Ils n’habitaient pas une vaste demeure avec parc arboré comme les beaux-parents de Bernard, ni même un pavillon avec jardinet dans un lotissement, mais un appartement de quatre pièces, au troisième étage d’un immeuble pas encore vétuste, mais à l’architecture concentrationnaire.

- Pour cette nuit, vous prendrez la chambre de Carole !

C’était leur façon à eux de me donner le feu vert pour baiser leur fille, chez eux, en toute impunité. Car, malgré ses vingt-sept ans révolus, elle restait la « petite » Carole.

La chambre de Carole ! L’impression de pénétrer dans un sanctuaire, de jouer à l’archéologue ouvrant un tombeau antique. Punaisées aux murs, les figures des idoles païennes : posters de boys-bands et photos de stars hollywoodiennes ; sur le lit, un amoncellement de peluches et de mascottes un peu niaises ; rangés sur les étagères, des objets de culte : flacons vides de parfums bon marché, boîtes à bijoux de pacotille, quelques romans pour la jeunesse, une petite collection de statuettes de danseuses en tutu… Le papier peint était champêtre, les doubles rideaux un peu défraîchis.

Personne d’autre que Carole n’avait jamais dormi dans cette chambre de quatre mètres sur trois, ne s’était même allongé sur ce lit de 120, spacieux pour une personne seule mais bien étroit pour un couple.

Dans un tiroir de la commode, Carole avait retrouvé une nuisette rose bonbon, avec un gros nounours imprimé sur la poitrine. Ses beaux seins en poire soulevaient le coton qui lui arrivait maintenant tout juste sur les hanches et, lorsqu’elle levait les bras, laissait à découvert son postérieur et sa touffe sombre.

J’ai glissé la main entre ses fesses. Surprise, elle était déjà toute mouillée. Le rose aux joues, elle m’a empoigné et chuchoté à l’oreille :

- Pas de bruit ! Mes parents dorment à côté…

Les deux chambres étaient en effet contiguës, séparées par une mince cloison de briques et de plâtre. Alors, baiser chez les parents de Carole, c’était baiser sans en avoir l’air. Pas de la baise virtuelle, mais de la baise furtive. Sans un soupir, sans un craquement de bois de lit, sans le moindre grincement de sommier, sans odeur de foutre, sans tache ! De l’amour en cinéma muet.

Le monde du silence. Nous baisons en apnée. Pénétration lente, visqueuse. Moi, allongé sur le dos, aussi inerte qu’une momie ; elle, au-dessus, vaguement nécrophile, qui s’empale avec d’infinies précautions. Bouche contre bouche, bâillonnés comme des carpes. Son bassin entame un va-et-vient vertical d’une extrême langueur. Elle salive et mouille du con en harmonie. On est tous les deux à l’écoute de nos sexes : elle de son clitoris qu’elle presse contre mon pubis, de sa vulve explosée de désir, de son utérus devenu pour quelques instants le centre de l’univers ; moi, de mon gland tuméfié, de mes couilles comprimées, de ma bite malaxée… Je jouis le premier, en giclées filandreuses dans l’obscurité muette de son vagin. Elle ne tarde pas et son orgasme aphone me mord les lèvres jusqu’au sang.

On s’est endormis presque aussitôt après.

Vers deux heures du matin, nous avons été réveillés par de drôles de bruits.

- Tes parents ont la télé dans leur chambre ?

- Non, pourquoi ?

De l’autre côté de la cloison, ils s’en donnaient à cœur joie, à corps joie, à bite joie, à vulve joie. On a eu droit aux gémissements du matelas, aux soupirs, aux vibrations électriques du sex-toy, aux halètements, aux mots d’amour…

- Je suis désolée, a murmuré Carole, mais maman a toujours été comme ça.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, j’ai regardé la mère de Carole, majestueuse dans sa robe de chambre violette. J’ai vu ses yeux noisette, ses lèvres épaisses, sa croupe arrondie et tellement maternelle…

 

© Michel Koppera, avril 2009

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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