Lundi 2 février 2009 1 02 /02 /Fév /2009 18:23

MOI. Nuit de tempête sur l’Atlantique. Le vent gémit dans les volets et sur le toit. Tu es venue avec Jean passer quelques jours chez nous. Il n’est pas loin de deux heures du matin lorsque je me réveille aux aguets. Dans mon sommeil, j’ai cru entendre un bruit insolite, comme un cri dans le fracas du vent. Julia dort à mes côtés… Je me lève… Pieds nus, je descends au rez-de-chaussée. La maison est plongée dans les ténèbres. En tombant, des arbres ont provoqué une coupure d’électricité. Et pourtant, tout au bout du couloir carrelé, il y a une lumière indécise qui suinte de la porte entrebâillée de la cuisine. Je devine la lueur vacillante d’une bougie. J’ouvre la porte en grand. Tu es là, assise sur une chaise, la chemise de nuit retroussée jusque sous les seins. Tu es en train de te branler avec une aubergine luisante d’huile. Tu me regardes et tu me souris.
 Tes lèvres bougent ; tu dois sans doute me dire quelque chose mais, avec le hurlement du vent, je n’entends rien. Et puis soudain l’orgasme te saisit. En jouissant, tu fais autant de bruit que la tempête qui fait rage dehors. C’était donc ça qui m’avait réveillé : tu n’en étais pas à ton premier coup !

Quand c’est fini, tu me fais signe d’approcher. Tu souffles la bougie et tu me prends dans ta main huileuse. 

 

ELLE. Portes-tu encore le pantalon bleu nuit que nous avions choisi ensemble ? Tu sais, celui avec une braguette à boutons cuivrés. De la cabine d’essayage, tu m’avais appelée à l’aide : les boutonnières étaient si serrées que tu n’arrivais plus à te déshabiller. Et me voilà, à genoux, en train de me bagarrer avec ta braguette rebelle. Souviens-toi, nous étions en plein dans les soldes d’hiver : il y avait foule. Noyé de musique, le magasin bruissait de mille voix. À force de patientes manipulations, je t’ai enfin libéré. Mon Dieu !
Tu bandais dans ton boxer soudain trop étroit. Ton ventre était devant mon visage… Je t’ai sorti, je t’ai pris les couilles à pleine paume, je t’ai décalotté entièrement le gland. Que ta bite était belle ainsi dans la pénombre rougeâtre du rideau tiré sur notre intimité ! Je t’ai gobé. Ma bouche t’a aspiré, mes lèvres t’ont bagué le gland, ma langue en gouttière t’a guidé vers le fond de ma gorge… Tu pouvais soupirer et geindre à ta guise : le brouhaha de la fièvre acheteuse était le meilleur garant de notre impunité. Tu m’as tout lâché au plus profond de la gorge, au plus près de la luette. De plaisir, j’en ai mouillé le fond de ma culotte.

J’étais en train de me lécher le bord des lèvres quand j’ai vu une petite main écarter le rideau pour laisser passer une tête blondinette de gamin. Il a écarquillé les yeux, je lui ai souri.

- Maman ! Le monsieur, il a pas de pantalon ! Qu’est-ce qu’elle fait la dame ?

- Elle aide le monsieur, mon chéri… Mais il ne faut pas regarder comme ça dans les cabines, ce n’est pas bien ! Allez, donne-moi la main, on s’en va.


Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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