Vendredi 4 avril 2008 5 04 /04 /Avr /2008 09:23

         Sous titré "la secte des anandrynes" ( en grec cela signifie littéralement "sans hommes" ) l'ouvrage posthume aurait été publié pour la première fois en 1789. L'auteur Matthieu-François Pidansart de Mairobert (1727-1779) était aussi auteur de traités savants et secrétaire honorifique du roi. Il se suicida pour sauver son honneur. L'avant-propos de l''ouvrage débute ainsi :
       " Les Tribades, ainsi appelées du mot grec ( fricare, frotter), sont, dit Forberg, les femmes chez lesquelles la partie du sexe qu'on dénomme clitoris grossit tellement qu'elles peuvent s'en servir comme d'un priape pour l'acte d'amour."
Le récit se présente sous la forme d'une confession de jeune fille prénommée Sapho qui relate par le menu son initiation à la vie amoureuse, et en particulier aux amours lesbiennes.  Dans le passage qui suit (pages 68-69 de l'édition parue en 1977 dans la collection Aphrodite Classique d'EUREDIF ) la jeune Sapho se trouve en compagnie d'une se ses initiatrices, Madame de Furiel.
       

" Elle me darde sa langue dans la bouche. J'éprouve une sensation inconnue qui me porte à lui en faire autant ; bientôt, elle glisse sa main dans mon sein et s'écrie de nouveau :
         - Les jolis tétins, comme ils sont durs ! c'est du marbre ; on voit bien qu'aucun homme ne les a souillés de ses vilains attouchements.
           En même temps elle chatouille légèrement le bout et veut que je lui rende le plaisir que je reçois ; puis, de la main gauche déliant mes rubans, mes cordons de derrière :
          - Et ce petit cul, a-t-il souvent le fouet ? Je parie qu'on ne le lui a pas donné comme moi !
          Puis elle m'applique de légères claques au bas des fesses, près du centre du plasiir, qui servent à irriter ma lubricité ; alors, elle me renverse sur le dos, et s'ouvrant un passage en avant, elle entre en admiration pour la troisième fois :
          - Ah ! le magnifique clitoris ! Sapho n'en eut pas un plus beau ; tu seras ma Sapho.
          Ce ne fut plus qu'une fureur convulsive des deux parts que je ne pourrais décrire ; après une heure de combats, de jouissance irritant mes désirs, sans les satisfaire, Madame de Furiel, qui voulait me réserver pour la nuit, sonna. Deux femmes de chambre vinrent nous laver, nous parfumer, et nous soupâmes délicieusement."

  
On remarquera l'emploi si juste du point-virgule caractéristique du XVIIIème siècle, signe de ponctuation malheureusement presque tombé en désuétude.
illustration : encore et toujours l'indispensable Hugdebert !

Par michel koppera - Publié dans : lectures x
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