inédits

Lundi 10 décembre 2018 1 10 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 4

Il me fallut pas moins de trois quarts d’heure pour atteindre enfin l’ambassade implantée dans un quartier aux rues grouillantes de vie noctambule et encombrées de voitures arrêtées en double file. À l’ambassade, malgré le laissez-passer signé de la main de Sarmel Colo 1er, les formalités d’entrée me parurent interminables. Puis, on m’escorta à travers des salons déserts, des escaliers, des couloirs, et encore des bureaux vides jusqu’à une antichambre où l’on me pria de patienter, M. Ibrahim Halimi était momentanément occupé. Je ne sais combien de temps j’attendis ainsi, seul dans cette petite pièce sombre juste éclairée par une lampe de salon – par courtoisie pour nos invités, j’avais retiré ma montre avant leur arrivée – et aucune pendule aux murs, rien que des photos des lieux saints et une très belle tapisserie orientale. L’homme à la cravate à pois et aux lunettes d’écaille parut enfin. Il se confondit en excuses et m’introduisit dans son bureau où une pendule indiquait déjà minuit trente. J’eus une pensée furtive pour la charlotte aux fruits rouges, mais mon calvaire n’était pas fini : je dus encore endurer une longue conversation téléphonique avec les traducteurs et une nouvelle longue attente dans l’antichambre où une femme que je pris d’abord pour une secrétaire entra avec un plateau de rafraîchissements. Comme elle restait à m’observer debout près de la porte, il me vint des pensées salaces. C’était une jeune femme noire, d’à peine trente ans si je pouvais en juger. Elle avait de longs cheveux tressés, un visage à l’ovale d’une grande pureté, une bouche charnue entrouverte sur des dents très blanches, et portait une courte robe chamarrée qui découvrait au-delà du raisonnable de charmants genoux et des jambes bien galbées. Il y avait dans sa façon de se tenir adossée au chambranle de la porte quelque chose de provocant. Peut-être était-ce la cambrure excessive de sa chute de reins ou l’effronterie de son regard…

diner4- C’est une professionnelle, pensai-je intérieurement. Une pute…

Ce simple mot redonna consistance à mon érection du dîner.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour Monsieur ? demanda-t-elle avec une voix suave, aux fortes intonations d’Afrique de l’ouest.

- Ça dépend… Il y en a encore pour longtemps ?

Elle haussa les épaules. D’un geste, je l’invitai à venir me rejoindre. Elle s’approcha, mais au lieu de prendre place sur la chaise à côté de la mienne, elle se planta tout près de moi, si près que je me sentis enveloppé de son lourd parfum au jasmin et que j’avais ses jambes nues à portée de main. Lorsque je glissai ma main droite entre ses genoux, elle se laissa faire. Je vis même ses pieds s’écarter légèrement pour m’ouvrir la voie de ses cuisses fuselées. Dieu que sa peau était douce !

Ensuite, tout s’enchaîna dans un scénario d’une grande banalité. Toujours debout, la femme se laissa caresser les fesses, puis le sexe qu’elle avait entièrement glabre comme celui d’une petite fille. Pendant que je la masturbais, elle déboucla ma ceinture, ouvrit mon pantalon et me branla avec grâce. Elle vint d’elle-même s’agenouiller à côté de moi pour me sucer tout en s’ouvrant à mes doigts qui s’amusaient entre ses fesses, du con au trou de son cul. Elle avala mon foutre jusqu’à la dernière goutte, se rajusta, reprit le plateau et quitta l’antichambre sans m’accorder un regard.

Quelques instants plus tard, M. Hamidi était de retour avec l’enveloppe bleutée qu’il me remit avec un air cérémonieux. Il était près de deux heures du matin.

- Vous rendrez ce document à Sa Majesté en lui précisant que tout est réglé. Et encore merci, Monsieur Koppera, au nom de notre pays. Bonne fin de soirée, Monsieur Koppera.

Je me sentais en proie à une froide fureur, mais je trouvai néanmoins la force de lui adresser une ultime poignée de mains souriante.

 

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 7 décembre 2018 5 07 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 3

Nos invités furent ponctuels : il était vingt et une heures précises lorsque leur grosse limousine se gara dans la cour de notre pavillon de Passy. Sarmel Colo et sa femme étaient accompagnés d’un homme que j’avais entrevu le matin même à l’aéroport, à quelques pas en retrait des officiels.

- Je vous présente Monsieur Attoumane M’Lambéou. Il est mon secrétaire particulier et, en voyage, il fait aussi office de chauffeur… Je déteste conduire, et je peux vous faire un aveu ? Je n’ai jamais appris… Madame Koppera ? Je suis ravi de vous rencontrer !

Béatrice rougit sous son maquillage et s’empêtra un peu dans les titres, hésitant entre Majesté, Votre Altesse et Sire…

- Appelez-moi Monsieur ! coupa Sarmel Colo. Il s’agit d’une visite privée, sans protocole. À propos, Monsieur Koppera, je me suis permis de communiquer votre numéro de téléphone à mon ambassade afin qu’ils puissent me joindre en cas de nécessité absolue.

- Pas de difficultés en perspective ?

- Aucune, sauf peut-être un putsch inopiné, rit-il, ou encore une révolution de palais… Vous avez du champagne ?

- Je n’osais vous en proposer.

- C’est pour cela que je me permets de vous poser la question. Vous savez, Monsieur Koppera, vers l’an 600, Dom Pérignon n’était pas encore né, ni même conçu. Aucun homme n’avait encore bu du Château Margaux, et a fortiori, pas notre prophète. Et pourtant, Noé, le premier des vignerons, a droit à une sourate pour lui tout seul, la soixante et onzième, je crois… Et il est fort peu probable que les Arabes de cette époque aient eu l’occasion de goûter à du jambon de Parme, sinon leur condamnation de la viande de porc eût été sans doute moins catégorique… J’aime tout ce qui fait la vie, mais ne croyez pas que j’agisse par simple esprit de rébellion. Par exemple, je ne joue jamais, ni à la roulette, ni même aux dominos, non par respect du Coran, mais tout simplement parce que je n’aime pas jouer. Gagner ne m’intéresse pas… Et encore moins perdre !

diner3Le dîner fut donc des plus conviviaux. Sarmel Colo avait l’appétit aussi audacieux que les idées. Mariame, son épouse callipyge, en robe de soie mauve qui laissait tout deviner de ses charmes mammaires, était à l’image de son mari, d’humeur enjouée. Avec Béatrice, elles parlaient parfums, magazines de mode, éducation des enfants et recettes de cuisine… Entre deux bouchées, Sarmel Colo m’entretenait de son admiration pour les tableaux de Botero et de Balthus.

Tout en m’efforçant de consacrer toute mon attention aux propos de notre hôte, j’observais les plus discrètement possible les deux femmes qui se faisaient vis-à-vis : la blanche et la noire, la svelte et l’opulente. Mon esprit vagabond se mit à courir sous les robes, à écarter les voiles de dentelle, à découvrir les seins, à écarter les cuisses… Tant et si bien que je commençai à bander sournoisement. Alors, mon imagination m’emporta plus loin encore : maintenant, je regardais leurs bouches et voilà que les lèvres épaisses de la souveraine me gobaient le gland comme elles l’auraient fait d’une prune pourpre pendant que la langue chaude de Béatrice me léchait divinement les couilles…

Seul Attoumane M’Lambéou paraissait ne pas prendre le même plaisir à cette soirée. Placé à ma droite, il n’avait que brièvement répondu à mes tentatives de conversation et avait ostensiblement refusé de boire du vin en arguant de sa qualité de chauffeur. Avant de passer à table, Sarmel Colo avait insisté pour qu’il prenne une photo de nous quatre assis dans le grand canapé du salon, en souvenir de cette soirée. C’était la seule fois où je l’avais vu sourire, un sourire éclatant jusque dans son regard, sourire vite éteint dès qu’il avait rangé l’appareil photo dans son étui. Sarmel Colo ne lui adressait jamais directement la parole et semblait même faire peu de cas de sa présence.

Tout entier accaparé par notre hôte qui ne cessait de m’étonner tant par l’étendue de sa culture – il pouvait aussi bien parler de Joyce que du dernier film de Vim Wenders, en passant par le déclin du christianisme – que par sa lucidité de son point de vue sur la situation internationale – dérèglement du système monétaire, surendettement des pays riches, précarité des revenus tirés des matières premières – je finis moi aussi par oublier la présence à ma droite de ce secrétaire si particulier. Sarmel Colo s’était lancé dans un long exposé sur les bienfaits de la monogamie qui lui attira définitivement la sympathie de Béatrice – elle avait été une fervente militante des mouvements féministes – et le regard chaleureux de son épouse.

- Je crois que chez vous, il y a un adage pour ça : «  Quand on embrasse deux bouches, il y en a toujours une qui est amère. » Et je n’aime que ce qui est sucré !

Ce disant, il se coupa un large morceau de roquefort et partit d’un grand éclat de rire.

Il était presque vingt-trois heures, Béatrice allait servir la charlotte aux fruits rouges lorsque le téléphone vint nous interrompre. C’était le premier secrétaire de l’ambassade qui désirait parler d’urgence à Sarmel Colo. La conversation fut longue, parfois houleuse, dans une langue dont je ne pus rien saisir. Quand Sarmel Colo me parla en aparté dans le bureau, il avait le visage défait.

- Je suis désolé, mais nous allons devoir vous quitter prématurément… Figurez-vous qu’il y a un problème de traduction dans le protocole d’accord que je dois signer demain matin… Il leur faut l’original signé de ma main, et il est là, dans ma poche… Dans la précipitation de cette journée, je l’ai malencontreusement gardé sur moi.

Je devais avoir la même ligne atterrée que lui.

- Mais vous pourriez peut-être envoyer votre chauffeur...

Sarmel Colo sourit tristement et me parla d’une voix brusquement assourdie :

- Monsieur Koppera, il s’agit d’un document confidentiel…Très confidentiel, pour nos deux pays. Vous me comprenez ?

Je pris ma décision très vite, sans réfléchir.

- Si vous m’en jugez digne, alors confiez-moi ce document, j’irai le porter moi-même.

Il parut hésiter.

- Vous feriez vraiment ça ? Alors, il faudra le remettre en mains propres à Monsieur Ibrahim Hamidi. C’est très important. Vous le reconnaîtrez aisément : il porte toujours une cravate à pois et des lunettes d’écaille. Je ne vous remercierai jamais assez, Monsieur Koppera.

Il sortit de la poche intérieure de sa veste une banale enveloppe bleutée, l’ouvrit, souligna des passages au stylo rouge, ajouta quelques annotations en marge, relut rapidement les deux autres feuillets, puis replia le document et le glissa dans l’enveloppe qu’il ne tendit. Il avait retrouvé le sourire.

- Faites vite ! Nous vous attendrons pour prendre le dessert. Comme je vous l’ai dit, j’adore le sucré !

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 5 décembre 2018 3 05 /12 /Déc /2018 08:00

" Le dîner", chapitre 2

Béatrice avait préparé en toute hâte un dîner semblable à ceux qu’on offrait aux soirées entre amis : saumon fumé, carré d’agneau et haricots verts, plateau de fromages, charlotte aux fruits rouges.

- Tu ne crains pas qu’il soit déçu ? s’inquiéta-t-elle alors qu’elle se maquillait dans la salle de bains.

- Rassure-toi ! Il m’a précisé et je cite ses mots : un repas simple, sans chichis.

- Il a vraiment dit sans chichis ?

- Puisque je te le dis.

- Et pour le vin ? Je ne savais pas trop quoi faire… Il est musulman, n’est-ce pas ? J’ai quand même remonté trois bouteilles de la cave : un Sauternes, un Saint Emilion et un Bourgogne, mais je les ai laissées dans le placard de la cuisine… À tout hasard, j’ai aussi mis une bouteille de champagne au frais.

- Ne t’inquiète pas ! On verra le moment venu.

Je la regardais dans le reflet de son miroir. Elle appliquait une crème sur son visage. Elle avait trente-deux ans, elle était brune, d’origine sans doute espagnole, ma femme depuis sept années, ma compagne depuis plus d’une décennie… Un vague désir me tenait à la gorge.

- Tu vas mettre ta robe bleue ?

- Oui, mon chéri… Avec tout ce que tu aimes en dessous, ajouta-t-elle avec un sourire pervers.

- Et Charles-Henri ?

- Je l’ai conduit chez mes parents. Ils sont si contents de l’avoir pour la nuit !

diner2-copie-1Je me suis approché d’elle, si près que mon ventre vint prendre appui sur la chaleur de ses fesses. Dans le reflet du miroir, elle a regardé mes mains passer sur ses épaules et plonger dans l’échancrure de son peignoir. D’un simple geste, j’ai dégagé ses seins aux aréoles bistres. Pendant que j’en agaçais les pointes déjà durcies, Béatrice pencha la tête en arrière en signe d’abandon. Elle était à moi, tout entière : à moi sa bouche entrouverte, à moi sa chevelure dont je respirais les parfums secrets, à moi son ventre fécond, à moi ses doigts agiles qui ouvraient ma braguette, à moi ses cuisses qu’elle écartait avec complaisance, à moi sa paume en berceau qui me massait les couilles, à moi son sexe tendre où je glissais deux doigts interrogateurs… Nous nous sommes pris comme ça : elle, dos au mur, assise au bord de la baignoire ; moi, à genoux sur le carrelage entre ses jambes ouvertes. Pendant que j’allais et venais consciencieusement dans son vagin familier, elle s’excitait les tétons entre le pouce et l’index.

- C’est vrai ce qu’on dit sur les noirs ? soupira-t-elle.

- De quoi parles-tu ?

- De leur bite… Il paraît qu’ils en ont une très grosse…

À ces mots, je la sentis qui s’élargissait encore, comme pour faire place à son fantasme. Puis elle jouit, comme d’habitude, en grimaçant un peu, en fermant les yeux et en disant « Oui ! Oui ! » avec la plus grande conviction.

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 3 décembre 2018 1 03 /12 /Déc /2018 08:00

"Le dîner", chapitre 1

J'aurais pu mettre en sous-titre "Leçon de cynisme" tant les protagonistes de cette histoire rivalisent d'immoralité.

diner1

Je fis la connaissance de Sarmel Colo 1er un matin de septembre sur le tarmac d’un des aéroports de la capitale. Son avion ayant plus de deux heures de retard sur l’horaire prévu par le protocole, le ministre, las d’attendre, était reparti en banlieue inaugurer une école maternelle pour enfants de terroristes repentis.

- Ne soyez pas inquiet, Koppera ! m’avait-il dit en me prenant à part dans un petit salon d’honneur. Vous ferez ça très bien ! Amenez-le directement à son ambassade. Rendez-vous demain matin à neuf heures précises pour l’entrevue officielle. D’ici là, je compte sur vous pour vous en occuper. Vous verrez, il est charmant.

- Excusez-moi, Monsieur le Ministre, dois-je comprendre que vous me chargez de lui servir d’ange gardien ?

Cela le fit rire.

- En quelque sorte. Je sais très bien ce que vous pensez, et vous avez raison : je vous demande de faire mon travail alors que vous n’êtes ni payé ni mandaté pour ça… Je peux vous faire une confidence, Koppera ? Il était prévu que j’invite notre hôte à dîner au ministère mais, ce matin, mon épouse a dû se rendre d’urgence au chevet de son père qui est souffrant. On craint le pire. Je ne me sens pas l’esprit assez disponible pour une longue soirée officielle, fût-elle en agréable compagnie… Vous comprenez, Koppera, la famille a ses exigences !

Après le départ du ministre, j’eus tout le loisir de prendre entièrement connaissance du dossier concernant notre visiteur et son pays. Sarmel Colo 1er était le dernier maillon d’une dynastie qui régnait sur un petit archipel de l’Océan Indien depuis plus de deux siècles. Avant son indépendance, le pays avait été occupé successivement par les Portugais, les Anglais et parfois les Français, mais sans conviction. En effet, les îles étaient pauvres, insalubres, sans ressources dignes d’intérêt, jusqu’à ce que les conflits à répétition du Moyen Orient leur confèrent une position stratégique sur la route du pétrole. Dès lors, moyennant l’octroi de concessions à long terme pour la construction de bases navales, de stations-radars et autres installations secrètes, le pays avait vu affluer les capitaux étrangers. Sarmel Colo 1er était au pouvoir depuis quinze années et, sous son impulsion, les îles avaient connu un développement exemplaire : priorité avait été donnée à la santé et à l’éducation. Dans l’archipel, le paludisme et la tuberculose n’étaient plus que de mauvais souvenirs, la population était presque totalement alphabétisée et les cadres formés à l’université Colo Mourssala II – ainsi baptisée en mémoire du défunt père de Sarmel Colo – voyaient leurs compétences reconnues bien au-delà des mers. Depuis une dizaine d’années, le pays n’était même plus mentionné dans le rapport annuel d’Amnesty International. Agé de 51 ans, Sarmel Colo 1er était une des rares voix apaisantes parmi les vociférations du Tiers Monde. C’était son second voyage en France, le premier datant du début de son règne. Cette fois, il venait signer un accord bilatéral pour l’extension d’une de nos bases aériennes au nord de l’archipel.

diner2Malgré tout ce que je venais de lire, je m’attendais à accueillir un souverain d’opérette : j’hésitais entre une sorte de Bokassa mobutuesque en boubou de coton chamarré, sceptre totémique à la main et toque en peau de léopard sur la tête, et un Amin Dada kadhafiste en grand  uniforme d’officier, avec gerbe de fourragères à l’épaule, plastron de médailles de pacotille et képi constellé de maréchal à vie… Au lieu de cela, ce fut un homme d’apparence banale, en costume bleu nuit à la coupe sobre, cravate et pochette assorties, qui me tendit la main au pied de la passerelle. Il était un peu plus grand que moi, mais sans ostentation. Attentif à ma formule de bienvenue, il y répondit dans un français irréprochable. Pendant qu’il saluait son ambassadeur et les autorités militaires présentes, je pus observer son visage glabre, presque juvénile. Il parlait d’une voix claire et souriait volontiers, mais sans l’ironie méprisante si naturelle aux hommes de pouvoir. À vrai dire, il me fut sympathique et je remerciai intérieurement le beau-père du ministre qui avait bien involontairement permis cette rencontre.

Après avoir passé en revue le détachement de la marine au garde-à-vous en son honneur, Sarmel Colo 1er  revint vers moi.

- Attendons-nous Monsieur le Ministre ? me demanda-t-il en regardant autour de lui comme à la recherche d’un visage familier.

Je lui expliquai le contretemps qui nous privait de sa présence et l’assurai de mon dévouement. Je vis passer dans ses yeux un voile de déception, mais cela ne dura qu’un instant. Très vite, il se ressaisit.

- Monsieur le Chef de Cabinet, permettez-moi de vous présenter mon épouse, Mariame…

Elle paraissait beaucoup plus jeune que lui. À leur arrivée, je l’avais prise pour une interprète, tant à cause de la simplicité de sa robe que de la discrétion de son maquillage et de ses bijoux. Cependant, cela n’enlevait rien à sa beauté. Elle me tendit une main chaleureuse. Malgré la rigidité protocolaire des présentations, je ne pus m’empêcher de poser mon regard sur le buste généreux de la souveraine. Je me souviens avoir furtivement pensé que le roi ne devait pas s’ennuyer au lit. En relevant les yeux, je rencontrai brièvement les siens où je devinai qu’elle avait percé les pensées les plus secrètes.

- Pardonnez-moi si je suis indiscrète, me dit-elle, mais êtes- vous marié Monsieur le Chef de Cabinet ?

La question était si inattendue et pernicieuse que je restai quelques instants sans voix, l’air sans doute un peu stupide.

- Oui… Depuis sept années déjà… Ma femme se prénomme Béatrice… Et nous avons un petit garçon âgé de trois ans…

- Je vous félicite, Monsieur… ?

- Koppera.

- Oui, Monsieur Koppera, toutes mes félicitations.

- Et sans vouloir paraître trop… Comment dire ? Trop royal, continua Sarmel Colo, pourriez-vous nous rappeler le programme officiel de cette première journée ?

Je me lançai dans la longue énumération du protocole : accueil et déjeuner à son ambassade, réception et entrevue avec les responsables de l’état-major, visite d’un foyer de travailleurs émigrés de son pays…

- Et pour ce soir ?

- Une salle a déjà été réservée dans un grand restaurant près des Champs Elysées. Ensuite, nous avions pensé à une fin de soirée dans un cabaret…

Sarmel Colo se tourna furtivement vers son épouse toujours souriante.

- Je peux vous demander une faveur, Monsieur Koppera ? De grâce, pas de soirée mondaine ! Vous ne pouvez imaginer à quel point nous sommes fatigués des dîners officiels, des tables à cinquante couverts, des flashes des photographes à l’affût… Sans vouloir vous importuner, un simple repas familial à votre domicile, incognito, nous ferait le plus grand plaisir… À moins que cela ne vous soit impossible…

J’avoue que jamais je n’aurais envisagé une telle requête. Je finis par bredouiller quelques mots.

- Pas du tout… C’est nous faire un grand honneur… Je vais prévenir mon épouse.

 

à suivre....

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 12 octobre 2018 5 12 /10 /Oct /2018 08:00

Chris, chapitre 12

Avril. Strathmore. 22 h.

Ce soir, David n’est pas revenu seul. Il a invité deux gars pour la soirée : un autre pêcheur professionnel comme lui, originaire du Québec et qui s’appelle Salomon , et un technicien de l’équipe de tournage nommé Jonas. Les deux types ont une trentaine d’années, une carrure de colosse et des mains velues. Avec David, ils ont commencé par boire de la bière. Ils ont fait comme si Chris n’était pas là : ils ont parlé boulot, de la journée passée, de la journée à venir, des plus belles prises, du film en préparation, de leurs projets proches ou lointains…

Après avoir bu toutes les bières, ils ont commandé des pizzas. Le livreur aux taches de rousseur a apporté aussi des bouteilles de chianti et encore de la bière. Tout en se servant à même les cartons éventrés sur la table, ils ont évoqué leurs exploits passés : pêche à l’espadon au large de Sao Tomé, concours de pêche au tarpon près des îles du Salut en Guyane, pêche au marlin dans les Mascareignes… C’était justement de là que revenait David lorsqu’il avait voyagé à côté de Chris dans l’avion qui les ramenait en France quelques jours après le passage du cyclone José… Cinq ans déjà qu’ils sont amants ! Mais Chris n’espère rien de lui, pas plus que des autres hommes. Le bonheur est devenu une sensation si fugitive et si fragile qu’il faut en savourer chaque instant sans chercher ni à la retenir, ni à la vivre une seconde fois. Comme ce soir où elle a pressenti qu’il va se passer quelque chose. Elle a même bu un verre de chianti pour se donner du courage.

Lorsque David lui a demandé de venir s’asseoir à leurs côtés, il a soulevé sa jupe plissée pour que les deux autres puissent voir sa culotte rose. Lui écartant les cuisses, il leur a montré qu’elle avait une belle touffe noire et qu’elle était dans de bonnes dispositions. Chris commence par sucer Salomon le Québécois. Sa bite a goût de poisson : sans doute que pendant la journée, après avoir décroché l’hameçon planté dans la gueule d’un saumon, il s’est tenu la queue entre le pouce et l’index pour pisser un bon coup. L’odeur et le goût sont restés. Ce n’est pas désagréable. La bite de Salomon est à l’image de son propriétaire, robuste mais quelconque.

chris12-1L’autre invité, Jonas le technicien, est venu par derrière, lui a rabattu la jupe sur les hanches et, la main dans sa culotte rose, il lui caresse l’entrejambes. Il sait y faire, rien de plus normal pour un technicien : de toute évidence, c’est un manuel ! Du premier coup, il a trouvé le petit coussinet grumeleux à l’entrée du vagin, tout en haut. Il le masse avec doigté et déclenche une pluie de cyprine qui lui graisse la chatte.

- Alors, Chris, ça te plaît ?

- Mmmm …, répond-elle la bouche pleine.

Assis sur l’autre banquette, David a ouvert sa braguette et sorti sa queue. Comme d’habitude, il se branle en la regardant se faire prendre.

Ensuite, tout se déroule selon le même rituel, presque routinier. Ils enfilent des préservatifs et Chris se fait prendre en sandwich : Salomon le Québécois dans le con, Jonas le technicien dans le cul, elle à califourchon entre les deux. Salomon lui tripote le bout des seins et même lui lèche les touffes de poils sous les aisselles ; elle apprécie. Jonas lui malaxe les fesses et les hanches, ou lui caresse la nuque, tout près des oreilles ; elle aime ça. Alors, elle jouit, elle ne peut pas s’en empêcher. Elle aimerait mieux que ça ne se voie pas, ne pas gémir, ne pas avoir la chair de poule à chaque fois qu’elle sent la bite de Salomon se frotter à celle de Jonas, ne pas avoir les tétons durs comme des bouts de bois, ne pas avouer que c’est bon, qu’elle voudrait que ça ne s’arrête jamais… Rien n’y fait, elle va d’orgasme en orgasme. David lui éjacule sur le dos, puis c’est au tour de Jonas de se retirer et de lui balancer son foutre dans le creux des reins. Salomon est plus endurant : elle doit le finir à la main, en lui massant les couilles. Il veut voir son con, le toucher. Elle lui montre tout. Il jouit enfin. Son sperme s’élance et retombe dans les cheveux de Chris.chris12-2

Puis ils ont repris une bière et terminé la dernière pizza. Dans son coin, Chris a remis le C.D de Carla Bruni. Son casque sur les oreilles, elle écoute et fredonne :

« L’amour… ça ne vaut rien.

Ça m’inquiète de tout,

Et ça se déguise en doux,

Quand ça gronde, quand ça me mord,

Alors c’est pire que tout.

Car j’en veux… plus encore.

 

Pourquoi faire ce tas de plaisirs, de frissons,

De caresses, de fausses promesses ? »  

FIN 

©  Michel Koppera   

     

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 10 octobre 2018 3 10 /10 /Oct /2018 08:00

Chris, chapitre 11

Enfin, ce fut la seconde nuit. Pour tout dîner, on mangea encore des gâteaux secs. Cette fois, Chris refusa le petit verre de rhum, mais elle remarqua que Tristan partagea le fond de la bouteille avec Nandi.

Vers vingt-deux heures, l’oreille collée au transistor, Tristan s’endormit dans son coin. Alors seulement, Chris regarda Nandi. Elle le vit se lever, aller vers la lampe à pétrole et tourner la mollette qui réglait la flamme. La lumière diminua, puis mourut rapidement. De nouveau, ce fut l’obscurité totale, oppressante, épaisse comme de la colle. Les yeux grand ouverts dans le noir, Chris attendait. Où était-il maintenant ? Viendrait-il ? Quand ?

chris11-1La main froide de Nandi se posa sur sa nuque. Elle faillit crier. Il était debout, à sa gauche : elle sentit sa jambe nue contre son épaule. La main droite de Chris remonta la cuisse de Nandi, du genou jusque sous le short, au plus haut. Il bandait. La peau du jeune Indien était lisse et douce comme celle d’un bébé, partout : il n’avait pas de poils, ni sur les couilles, ni au pubis ! Sans doute était-il épilé. La bite de Nandi était beaucoup moins épaisse que celle de son patron, mais longue et effilée comme une grosse asperge.

Elle voulut le sucer, mais il se déroba à sa bouche. Elle était trop excitée pour s’en offusquer ; elle lui laissa l’initiative. Il la mit donc à genoux, les bras posés sur la cuvette des toilettes, la croupe offerte. Cela lui rappela la nuit de Comillas. Comme Angel l’avait fait sur le banc du parc, Nandi vint par derrière, mais au lieu de lui lécher la fente, il la caressa longuement avec le bout du gland qu’il utilisait comme un pinceau : il le trempait dans la mouillure abondante de Chris, puis lui en badigeonnait le clitoris, les poils et le trou du cul. Surtout le trou du cul. Chris ne tarda pas à comprendre où il voulait en venir. À chaque fois que le gland s’approchait de son anus, elle se cambrait davantage, se dilatait au maximum pour bien lui signifier son consentement. L’obscurité permettait toutes les audaces. Il n’y avait plus ni laideur, ni pudeur…chris11-2

Nandi n’eut pas besoin de forcer le passage ; le cul de Chris s’ouvrit de lui-même, comme une petite bouche ronde qui cherche à téter. Il la pénétra délicatement, les mains posées sur ses hanches, mais sans la tenir. Chris n’avait pas été habituée à tant de douceur. D’ordinaire, les hommes prenaient possession de son corps sans ménagement, malmenant son vagin, n’épargnant ni ses mamelons, ni ses fesses qu’ils trituraient hardiment. Avec Nandi, tout semblait si léger ! Ses ardeurs étaient mesurées, ses caresses à peine esquissées. Pourtant, le plaisir était là, bien enraciné : il avait la forme de cette bite élégante qui allait et venait entre ses fesses écartées, cette bite qui occupait toute la place vacante de son cul, cette bite encore juvénile dont les couilles glabres venaient se coller en cadence aux lèvres humides de sa vulve… Malgré tout, elle ne parvint pas à jouir : l’orgasme était trop loin et improbable… Alors, il lui éjacula tranquillement dans le rectum, se retira sans tarder et disparut dans l’obscurité, sans même une caresse d’adieu.

À cet instant, Chris comprit qu’elle ne serait jamais aimée et pleura en silence. Mais qu’étaient les larmes d’une jeune femme aux fesses nues, agenouillée sur le carrelage d’une salle de bains obscure, face aux hurlements d’un cyclone tropical ?

chris11-3

 

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 8 octobre 2018 1 08 /10 /Oct /2018 08:00

Chris, chapitre 10

chris10Lorsqu’un peu de jour filtra enfin sous la porte close, le vent n’avait pas molli, la pluie n’avait pas cessé. À la radio, on annonça qu’il y en avait encore pour au moins une journée entière. L’œil cyclopéen de José allait frôler les côtes. Plus que jamais, il fallait faire preuve de la plus grande prudence, rester à l’abri et attendre… Pour l’instant, ce qui préoccupait Chris, c’était tout ce sperme qui engluait son vagin, suintait et poissait les poils de son sexe. Et toujours pas d’eau au robinet ! Elle s’empara d’une bouteille d’eau minérale et, accroupie dans le bac à douche, entreprit de se rincer les poils du cul et de se vidanger le con. Sa toilette terminée, elle releva la tête et croisa le regard sombre de Nandi. Il lui sourit. Sans doute l’avait-il observée pendant qu’elle se livrait à ses ablutions, mais elle n’en conçut ni honte, ni colère.

Nandi devait avoir une vingtaine d’années. À la différence de Tristan qui parlait sans cesse, Nandi était taciturne et réservé. Sa conversation se résumait souvent à quelques oui ou non, à des s’il vous plaît, pardon et autres formules de politesse. Aussi, Chris accueillit-elle son sourire matinal comme un heureux présage. Elle observa la masse du corps de Tristan endormi, avachi sur le carrelage, puis son regard revint se poser sur Nandi. Elle vit les traits fins de son visage sans aucune ride, ses bras et son torse musculeux, ses jambes nues… Elle le trouva beau et décida sur le champ qu’elle se donnerait aussi à lui.

L’occasion se présenta quelques heures plus tard, lors du passage de l’œil du cyclone sur l’île. Une brève et surprenante accalmie du vent et de la pluie incita Tristan à sortir pour faire un premier bilan des dégâts. Comme Nandi s’apprêtait à le suivre, il lui donna l’ordre de rester avec Chris.

- Le vent peut reprendre à n’importe quel moment, dit-il d’une voix trop forte dans le silence retrouvé. Pas question de tenter le diable : vous restez là et vous ne bougez pas ! C’est loin d’être fini. Je reviens…chris10-1

Tenter le diable ! C’était le mot juste. À peine Tristan fut-il sorti que Chris s’approcha du jeune Indien. Elle ne s’embarrassa pas de préliminaires. Agenouillée devant Nandi, les yeux dans les yeux, elle lui saisit la main et la guida droit en haut de ses cuisses entrouvertes. La peau du jeune homme fut parcourue d’un tressaillement. Malgré la chaleur d’étuve de la salle de bains, ses doigts étaient glacés.

- Tu n’en as pas envie ? chuchota Chris.

- Je ne sais pas… Enfin, pas comme ça, pas maintenant. Cette nuit, peut-être.

Et il retira sa main, laissant Chris un peu désappointée. Le retour de Tristan lui épargna le ridicule. Le créole s’empressa de refermer la porte de leur refuge. Venu du bout de l’horizon, on entendit le grondement sourd du cyclone qui revenait. Encore quelques instants de répit, puis ce fut le fracas brutal du vent et de la pluie.

La journée fut morose. Chacun évitait le regard des deux autres. Chris resta assise au pied du lavabo, Tristan près de la porte et Nandi appuyé contre le mur, à côté de la douche. Chris hésitait entre le découragement devant la persistance du vent et les promesses de la nuit à venir. Au dehors, l’ouragan était ponctué de bruits sourds, de craquements sinistres… Des arbres étaient déracinés, des toitures arrachées, des murs bousculés. Parfois, le sol en était ébranlé. Cependant, le toit de chaume de la maison de Tristan semblait tenir bon.

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Vendredi 5 octobre 2018 5 05 /10 /Oct /2018 08:00

Chris, chapitre 9

Quand elle se réveilla, il faisait nuit noire. La flamme de la lampe avait dû s’éteindre d’elle-même. Quelle heure pouvait-il être ? Elle ne réalisa pas tout d’abord ce qu’elle tenait dans sa main droite. C’était très gros, chaud et plein de vie. Ce ne fut qu’au contact des poils qu’elle comprit qu’elle avait la main dans le bermuda de Tristan et qu’elle empoignait fermement sa bite en érection. Dormait-il ? Impossible de le savoir : le tapage du cyclone couvrait tous les autres bruits…

Sa première intention fut de retirer sa main, mais une sorte de volonté venue de son ventre lui intima de n’en rien faire, si bien qu’elle se mit à branler doucement le membre du créole, une queue d’une taille comme elle n’en avait jamais vu qu’en rêve.

chris9Comme Tristan ne bougeait toujours pas et que sa bite ne débandait pas, bien au contraire, Chris s’enhardit. Avec précaution, elle descendit la ceinture du bermuda jusqu’à dégager en totalité la bite et les couilles puis, se penchant sur le côté, elle posa délicatement sa tête sur le ventre de Tristan, doux et mou comme un édredon. La tête du gland était devant ses lèvres ; sans la voir, elle humait son odeur âcre, un peu rance… Cependant, elle la goba avec autorité. La bite lui emplissait la bouche, forçant même un peu les commissures des lèvres. Non, jamais elle n’aurait imaginé sucer un jour une si grosse bite !

Bientôt, le désir de baiser mouilla son ventre. Tout en le maintenant en bouche, elle réfléchit à ce qu’elle allait faire : ôter son slip, enjamber le corps de Tristan de façon à se retrouver accroupie, le ventre ouvert, au-dessus de sa bite, puis se l’enfiler en douceur… Tout se déroula comme prévu.

- Oh, mon Dieu ! pensa-t-elle dans la tourmente. Qu’il est gros !

Lorsqu’il lui saisit la taille des deux mains pour la faire coulisser verticalement sur sa queue dressée, Chris n’eut plus aucun doute sur le réveil de Tristan. D’ailleurs, avait-il jamais dormi ? N’était-ce pas lui qui avait lui-même saisi la main de Chris pour la glisser dans son bermuda ? Mais le temps n’était plus aux questions inutiles. Le temps était au plaisir. Quand la bite la pénétrait tout entière, elle avait l’impression que son vagin allait éclater, mais cette perspective ne lui inspirait aucune crainte. Cette butée au fond de son con, sous le col de l’utérus, caressait des muqueuses jusque là inaccessibles, pressait sa vessie, secouait délicieusement ses ovaires, ses intestins même. Elle pouvait gémir sans retenue : tout était noyé dans le hurlement du vent et les coups de fouet de la pluie qui zébrait la nuit.chris9-1

Chris jouit une première fois en se mordant les lèvres jusqu’au sang pour ne pas crier. De tous les pores de sa matrice, jaillirent des sources chaudes et elle se contracta si violemment qu’elle en eut une crampe au mollet. Puis, à peine remise de son orgasme, elle jouit une seconde fois quand Tristan lui éjacula dans le con. Comment son vagin s’était-il encore élargi pour se remplir de sperme ? La violence des giclées la fit s’effondrer en avant, tout contre le buste de Tristan. Elle embrassa les poils mouillés de son torse, suçota les tétons de ses seins gras et doux comme ceux d’une femme, lécha la sueur qui coulait dans son cou… Elle était si heureuse que, pendant de longues minutes, elle n’entendit plus ni le vent, ni la pluie…

 

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 3 octobre 2018 3 03 /10 /Oct /2018 08:00

Chris, chapitre 8

Le cyclone qui était né quelque part au large des Maldives s’appelait José. C’était un monstre marin de plus de mille cinq cents kilomètres de diamètre.

chris8Il arriva un lundi. En quelques heures, Chris passa du rêve au cauchemar. D’abord, un voile uniforme de nuages gris remplaça le bleu du ciel. En toute hâte, Nandi fut dépêché à Mahébourg pour faire provision de pétrole lampant, de piles, de bougies et d’eau minérale. Vers midi, l’alerte vira au rouge : aéroport fermé, circulation interdite… Tristan cloua les volets, rentra tables et chaises de jardin. Le vent se renforça progressivement. Il ne pleuvait pas encore, mais le ciel prit une couleur d’ardoise qui ne présageait rien de bon. Quand les premières rafales échevelèrent les cocotiers et que la radio annonça que le cyclone ne dévierait pas de sa trajectoire et s’apprêtait donc à frapper l’île de plein fouet, Tristan décréta le repli général dans la salle de bains, au cœur de la maison. C’était la seule pièce carrelée, avec plafond étanche et murs en parpaings, une sorte d’abri anticyclonique domestique. Nandi y entassa les packs d’eau minérale et des sachets de gâteaux secs. Lorsque Tristan ferma la porte à double tour, il se tourna vers Chris et Nandi :

- Il n’y a plus qu’à attendre, dit-il en esquissant un triste sourire.

- Combien de temps allons-nous devoir rester enfermés ici ? demanda Chris avec angoisse.

- Ça dépend… Un jour, peut-être deux... Je ne sais pas… Les cyclones sont imprévisibles…

Elle eut envie de pleurer mais contint ses larmes.

Le soir même, alors que le vent hurlait au dehors, l’eau fut coupée. Puis, dès les premières heures de la nuit, ce fut au tour de l’électricité. Nandi alluma la lampe à pétrole. La pluie se mit aussi de la partie, avec une rare violence…chris8-1

Chris était pelotonnée dans un coin, juste sous le lavabo. Dans la petite salle de bains mal ventilée, il faisait très chaud, trop chaud. Nandi était en short, torse nu ; sa peau cuivrée luisait dans la pénombre, comme ses cheveux noirs où dansaient les reflets de la lampe. Tristan portait un bermuda bariolé, un tee-shirt trempé de sueur ; avec une petite serviette, il s’épongeait régulièrement le visage. Chris aussi avait trop chaud, malgré sa jupette de coton très légère et son soutien-gorge de maillot de bain.

Au milieu du vacarme, Tristan vint vers elle et lui tendit un petit verre de rhum.

- Un ti-punch ne vous fera pas de mal. Buvez, ça vous détendra.

Chris se dit que, vu la situation, accepter ne prêtait guère à conséquence. Elle but donc un premier verre, puis un second…

- Vous n’en proposez pas à Nandi ? s’étonna Chris.

Tristan haussa les épaules et remplit le verre que le jeune serviteur avala cul sec. Après avoir trinqué, Tristan resta assis aux côtés de Chris. Elle sentit peser contre elle la masse imposante du créole. Mais loin de la rebuter, cette lourde présence la rassurait : elle y voyait comme un ultime rempart contre le cyclone qui faisait rage à quelques mètres de là, de l’autre côté des murs et au-dessus de leurs têtes. Un peu ivre, elle s’assoupit.

 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 1 octobre 2018 1 01 /10 /Oct /2018 08:00

Chris, chapitre 7

Février. Mahébourg (Ile Maurice). Chris avait vingt-quatre ans.

Pour son premier grand voyage, Chris s’était offert deux semaines à l’île Maurice. Outre les plaisirs de la plage, elle comptait bien y visiter quelques temples hindous dont l’architecture exubérante et colorée ne serait pas sans lui rappeler les folies de Gaudi. Comme son budget n’était tout de même que celui d’une jeune femme sans emploi, elle dut renoncer aux grands hôtels du nord de l’île et trouva finalement à se loger dans une sorte de pension de famille, dans le sud, près de Mahébourg. L’endroit s’appelait Blue Bay et ne manquait pas de charme. La maison était une vaste demeure aux murs chaulés, couverte d’un épais chaume en feuilles de canne à sucre reposant sur une charpente en bois de tamarin. À quelques dizaines de mètres, il y avait le lagon d’un bleu violet et une immense plage de sable corallien si blanc qu’il en faisait mal aux yeux.

chris7Le patron des lieux était un créole bedonnant, d’une cinquantaine d’années, qui s’appelait Tristan. L’homme était jovial, buveur de rhum et expert en sauces pimentées. Pour tout personnel, il n’employait qu’un jeune homme d’origine indienne nommé Nandi. Ce dernier faisait office d’homme à tout faire. Chaque jour, il était chargé de faire le ménage dans les chambres d’hôte, d’éplucher les légumes, d’écailler les poissons, de dresser le couvert, de laver la vaisselle, de repasser les torchons et les serviettes. La pension ne comptait que cinq chambres. À l’arrivée de Chris, il n’y avait que deux autres pensionnaires, un couple de Belges qui partirent d’ailleurs le surlendemain, si bien qu’elle se retrouva seule avec le patron et son employé.

Chris partageait ses journées entre les bains de soleil matinaux sur la plage, la baignade dans les eaux incroyablement claires du lagon, les balades dans les rues de Mahébourg, le shopping au marché couvert ou dans les boutiques des marchands de cotonnades indiennes, les croquis sur son carnet de voyage de quelques façades de cases créoles traditionnelles et de temples hindous… Enfin, tout ça, ce ne fut que pendant la première semaine car l’annonce du passage imminent sur l’île d’un cyclone venu d’orient mit brutalement un terme à son séjour paradisiaque.

 

à suivre...

 

Par michel koppera - Publié dans : inédits - Communauté : Fantasmes et écriture
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