Les ardents de la Rue du Bois-Soleil

Jeudi 10 novembre 2016 4 10 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 21

Lundi 16 juin 1964

 Il fait encore nuit, mais il y a déjà quelques traces de jour, là-bas, du côté des falaises blanches. Voilà plus d’une semaine que je n’ai pas vu Marcel. Aucune nouvelle, pas même un petit mot dans la boîte à lettres. De toute façon, la littérature, c’est pas son style ! C’est dur à dire, mais j’aurais besoin d’un bon coup de bite pour me calmer, pour remettre un semblant d’ordre dans mon corps et dans ma tête.

 Il n’y a pas si longtemps, j’aurais été incapable d’écrire et même de penser des choses pareilles. J’étais persuadée que mon corps avait cessé de désirer le jour où j’ai quitté Daniel pour m’éloigner définitivement de ses promesses et de ses mensonges de mari infidèle, et surtout de sa main trop lourde.

Je croyais qu’il n’y avait que ses maîtresses pour parler comme ça, pour être aussi vulgaires. Et maintenant, je suis là, seule, le feu au ventre, à penser bite et queue !

ardents23-1Cela me rappelle un jour de printemps 1935 où les parfums du seringat et des pivoines avaient allumé le même feu qu’aujourd’hui dans mon sexe d’adolescente. J’étais allée me branler dans les toilettes. Dans ma hâte de jouir, j’avais oublié de mettre le verrou. C’est ainsi que ma mère m’a surprise, retroussée sur le siège, les cuisses ouvertes, le buste en arrière, en train de m’astiquer le bouton. J’avais déjà la technique sûre et précise. Elle m’a giflée, sur les deux joues, du plat et du dos de la main, coup droit et revers :

- Sale petite garce, dénaturée !

Elle aurait voulu que je pleure, que j’implore son pardon. Mes yeux sont demeurés secs et je l’ai maudite. J’ai souhaité sa mort. Deux jours plus tard, elle est tombée malade. Une drôle de maladie qui l’a clouée au lit, en proie à de brusques et mystérieux accès de fièvre et de douleurs articulaires. J’étais plutôt fière de moi. Pendant deux semaines, je suis restée à son chevet pour la soigner et lui tenir compagnie, ne quittant sa chambre que pour aller, deux ou trois fois par jour, me branler paisiblement dans les toilettes.

 

Hier, Jacques est venu avec sa femme pour rendre visite à Jean qui s’est fait une petite entorse au genou. Malgré leurs simagrées, je ne suis pas dupe : je sais très bien que je ne les intéresse pas. Evidemment, j’ai eu droit à leurs allusions plus ou moins fines à ma relation avec Marcel. Jean les a bien renseignés. C’était du style : « Rouler en DS, c’est pas donné à tout le monde ! Nous, on n’a qu’une 403 ». Sylvie était là aussi, avec ses faux airs d’ingénue. Celle-là, je devine ses pensées les plus secrètes : elle est ce que j’ai été ! Elle a passé l’après-midi avec les deux garçons, à écouter de la musique et à mâcher des Malabars qui leur fatiguent les mâchoires. N’empêche que j’aurais aimé être à sa place plutôt qu’au salon avec les deux autres, à boire du mousseux et manger des boudoirs en écoutant ma belle-sœur me parler à n’en plus finir d’une robe qu’elle a vue dans le catalogue de la Redoute.ardents23

Hier soir, après dîner, quand ils ont été tous partis et qu’il n’y avait plus que le transistor de Jean pour meubler le silence de l’appartement, je me suis enfermée dans ma chambre et j’ai baissé les stores. Malgré l’heure tardive, il faisait encore chaud. Je me suis allongée nue sur le lit et je me suis regardée dans le grand miroir de la porte centrale de l’armoire. Je me suis regardée si longtemps qu’à un moment, mon reflet dans le miroir est devenu quelqu’un d’autre. Il y avait maintenant deux femmes dans la chambre : moi allongée sur le lit, et une inconnue que je voyais dans l’encadrement de la porte ouverte de l’armoire.

Poussant le jeu plus loin, j’ai imaginé que j’observais cette inconnue avec les yeux de Tristan. Verrait-il le fin réseau de veinules bleues qui courent à fleur de peau sur les cuisses et les fines stries des vergetures sur les seins et les hanches, souvenirs d’un temps où j’avais trop grossi ? Remarquerait-il les quelques grains de beauté disgracieux sur les épaules et la peau fripée du cou ? Tout ce que moi je vois en premier ? Non, rien de tout cela, ou alors pas au premier coup d’œil. Qu’est-ce que je désirais voir quand j’avais quinze ans ? Avant tout ce qu’on me cachait, ce que je n’avais pas le droit de voir. Et qu’est-il interdit de montrer chez la femme ? Les seins et le cul. Et encore, les seins il peut en voir autant qu’il veut au musée ou dans les revues pour hommes. Mais pas le cul ! Pas le sexe avec son manteau de poils.

Je regardais cette femme brune, plus très jeune, à demi couchée sur son lit, adossée aux oreillers, écartant les cuisses pour montrer tout son sexe, sa « cramouille » comme dit poétiquement Marcel. Dans cette position, deux plis profonds partageaient son ventre où s’affaissaient ses seins trop lourds. Avec sa peau très blanche, son tronc ressemblait à celui du Bibendum Michelin. Pourtant, ce n’était pas ce qui attirait le regard. Les yeux allaient d’eux-mêmes, presque naturellement, se poser un peu plus bas, au centre de gravité du corps nu, à la confluence des jambes et du tronc, sur le sexe ouvert. Les poils y étaient innombrables, noirs, touffus et indisciplinés. L’épaisse toison bordait et protégeait une large plaie béante où la mouillure remplaçait le sang. Là-dedans, tout paraissait singulier : les lèvres tuméfiées comme celles d’un boxeur noir au dixième round, la vulve tourmentée semblable à un nid de limaces amoureuses, le clitoris lisse et rond comme un grain de maïs. Un jour de grande cruauté, Daniel m’avait dit : «Ton sexe, c’est pas celui d’une femme, on dirait plutôt celui d’une vache». J’avais trente ans, c’était quelques années après la guerre, quand j’étais devenue grosse.

C’était ça que Tristan désirait voir, rien que ça ! Et moi, vautrée sur ma litière de printemps, je n’avais envie que de sa grosse bite de jeune taureau, qu’il me la mette en plein dans ma chatte bovine et qu’il me fasse meugler de plaisir. 

Fin du chapitre 4    

à suivre... 

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Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mercredi 9 novembre 2016 3 09 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 20

ardents22

Pour ma visite du dimanche après-midi, je m’étais mis sur mon trente et un. En plus d’une chemise à carreaux et d’un pantalon de tergal bleu marine, je m’étais parfumé à l’eau de Cologne Saint Michel et brossé les dents à l’Email Diamant – j’avais utilisé en cachette le tube de dentifrice de maman. Lorsque je croisai papa dans le couloir, il siffla entre ses dents :

- Eh bien, elle doit être bien jolie, la fille !

ardents22-1Il ne croyait pas si bien dire. En effet, en arrivant chez Geneviève, j’eus la surprise, d’abord très désagréable, de constater que je n’étais pas le seul visiteur dominical. Les parents de Jean avaient fait le voyage jusqu’à M** pour venir au chevet de leur fils. Geneviève fit les présentations : la maman, tout en rondeurs et amabilités ; le papa, plus bourru avec une poignée de main à me broyer les phalanges. Ils étaient au salon à boire du mousseux et à manger des boudoirs.

Dans la chambre de Jean, j’eus une seconde surprise : les parents étaient venus avec Sylvie, la cadette. Elle était assise au bord du lit, en chemisier blanc et jupe écossaise plissée. Elle portait aussi des escarpins noirs vernis et des chaussettes blanches qui lui montaient presque jusqu’aux genoux. Ce qui me frappa en premier, ce fut sa ressemblance avec sa tante Geneviève : mêmes cheveux noirs, mêmes yeux gris vert, même bouche voluptueuse. Certes le nez de Sylvie était plus fin et le visage plus rond, mais sinon, elles paraissaient mère et fille. On se fit la bise.

L’après-midi fut charmant. Sylvie était venue avec son Teppaz et des 45 tours. Si je me souviens bien, on écouta Johnny Halliday, les Chats Sauvages, les Beatles et Richard Antony. Sylvie avait quinze ans et terminait son année de troisième : elle allait passer le BEPC et venait de réussir l’écrit du concours d’entrée à l’Ecole Normale car elle désirait devenir institutrice. Il lui restait les épreuves orales qu’elle redoutait. Jean était visiblement ravi et fier. On en vint à évoquer les vacances d’été et à réfléchir comment on pourrait passer quelques journées ensemble à la plage. Je promis d’en parler à mes parents, Jean et Sylvie se chargeraient de convaincre leurs parents et surtout Geneviève. La partie n’était pas gagnée d’avance !

Je pus en juger au moment de mon départ lorsque Geneviève, le visage sombre, me raccompagna jusqu’à la porte d’entrée.

- Je suis désolée, me murmura-t-elle. Ces visiteurs n’étaient pas prévus au programme. Enfin, tu auras au moins pu goûter aux joies de ta génération ! Ce sera plus calme demain. Bonne soirée et bravo pour la chemise et l’eau de Cologne !

à suivre...


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Mardi 8 novembre 2016 2 08 /11 /Nov /2016 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil" # 19

ardents21Geneviève n’était plus au salon, mais dans la cuisine, en train de tricoter. Elle ne m’entendit pas arriver et, quand elle me vit debout dans l’encadrement de la porte, elle eut un brusque mouvement de surprise qui envoya sa pelote de laine rouler sur le carrelage. Pour la ramasser, Geneviève s’accroupit devant moi, cuisses grandes ouvertes, comme si elle s’apprêtait à pisser. Ce fut un choc. Je restai là, figé, les yeux rivés sur l’indicible beauté de son ventre. La laiteuse blancheur de ses cuisses éclaboussait de lumière la tonnelle de sa jupe. Sous le bas-ventre, la culotte plus blanche encore s’encastrait dans le delta des jambes écartées, s’étrécissait vers le bas où elle plongeait profondément dans la raie des fesses. Et les poils ! Poils noirs, lustrés, bouclés qui fleurissaient en bouquets soyeux, débordaient de la culotte jusqu’au creux de l’aine, si longs et épais dans la raie culière qu’ils semblaient littéralement en jaillir, au point que le blanc de la culotte s’y perdait. En haut, ça débordait aussi, en épais fourrés noirs inondant le haut de la culotte en dentelle dont l’impudique transparence donnait à voir l’épaisseur sombre de la touffe pubienne et dont les mailles ajourées laissaient échapper, çà et là, des poils noirs tout entortillés.

La voix sourde de Geneviève me tira de ma torpeur. Sa pelote à la main, elle se rassit :

- Dis donc, toi, petit cochon, qu’est-ce que tu reluques comme ça ? Viens voir un peu par ici !

Elle dardait vers moi, comme une épée, une de ses aiguilles à tricoter. Je m’approchai. J’entendis sa voix lente et gutturale qui me donnait des frissons.

- On dirait que ça te fait de l’effet !      ardents21-1

Dans mon short trop étroit, mon érection était tellement visible qu’elle tournait à la caricature. Ma bite épanouie et rigide distendait le tissu et soulevait de façon ostensiblement obscène le bas de mon short. C’était tout juste si le gland cramoisi ne pointait pas le bout de son nez sous le tissu retroussé, presque à l’horizontale. Geneviève m’attira plus près encore. Lorsque je fus à portée de son aiguille, elle s’en servit pour tapoter affectueusement mon excroissance à travers le tissu.

- Regardez-moi ça ! Tous aussi vicieux les uns que les autres. C’est encore morveux et ça reluque déjà les cuisses des dames ! C’est du propre ! Qu’est-ce que tu vas faire de ça ? Dis-moi !

Tout en parlant à voix basse, elle me donnait avec son aiguille de petits coups sur la queue. Je n’osais même pas la regarder. Je l’écoutais, les yeux mi-clos et je sentais l’aiguille me tapoter la bite, me faisant bander encore davantage. Soudain, tel un serpent glacé, l’aiguille se faufila dans la jambe gauche de mon short, la retroussa, la repoussa sur le côté et en fit jaillir, tel un diable d’une boîte magique, ma bite et mes couilles. Elle eut comme un sifflement.

- Dis donc, ça promet ! Je suis sûre que tu te masturbes… Ne me dis pas non ! Avec un machin comme ça… Tu peux me le dire, tu sais...Ça te fait du bien, non ?

Tout en soliloquant à voix basse, sur le ton de la confidence, elle s’affairait sur ma queue. À l’aide de son aiguille qu’elle manipulait avec une troublante dextérité, elle tambourinait les flancs de ma bite, en caressait la tige et le gland, la piquetait de temps en temps comme elle l’aurait fait d’une épée dans un duel bien singulier.

Ces caresses très spéciales enflammaient mon sexe dont la turgescence avait quelque chose d’apoplectique et qui, sous l’afflux de sève et de sang rutilait maintenant de toutes les nuances du rouge, de la pourpre, du cramoisi et du violacé. Sous les attouchements de la baguette magique, ma tige épaisse se cabrait puissamment en spasmes voluptueux qui la faisaient presque claquer contre mon ventre. Déjà, de petites perles d’opale suintaient du méat béant, perles visqueuses que l’aiguille agile étirait en fils luisants et fragiles.

Tout à son ouvrage, Geneviève, les yeux attachés à mon ventre, ne parlait plus. J’osai enfin la regarder. Dans l’échancrure largement déboutonnée de son corsage, se pressaient ses seins opulents dont elle se caressait alternativement les mamelons durcis.

ardents21-2C’en était trop ! Je n’en pouvais plus. Je sentis monter en moi les délicieux frissons annonciateurs d’un violent orgasme. Geneviève dut le deviner car l’aiguille se fit plus précise encore et elle me parla de sa voix la plus sensuelle, la plus chaude :

- Allons, tu y es presque… Balance ton sperme sur mes seins, n’aie pas peur !

Joignant le geste à la parole, elle souleva sa poitrine et l’approcha de la tête congestionnée de ma bite. Soudain, le sperme jaillit, décrivit des courbes blanches dans l’espace et vint s’écraser sur la peau laiteuse de ses seins. La jouissance faillit m’arracher un puissant gémissement que Geneviève étouffa en posant sa main sur mes lèvres.

 

La dernière image que je garde de cette journée est celle de son chemisier grand ouvert, de ses seins blancs maculés de sperme dont un filet visqueux poissait un de ses mamelons grenus.

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 7 novembre 2016 1 07 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 18

ardents20Comme on était samedi et qu’il faisait beau, j’étais venu en short de sport. Déjà, les premiers vacanciers avaient pris possession de la plage. Certes l’eau était encore un peu froide pour se baigner, mais le soleil de juin autorisait les siestes paresseuses en maillot de bain sur le sable tiède.

La porte de l’appartement 9 était entrouverte, comme dans les films de gangsters lorsque le détective découvre le cadavre de son indic égorgé dans la salle de bains.

- C’est toi, Tristan ? Tu peux entrer, je suis au salon !

Elle lisait. Les genoux relevés, elle avait ramené ses pieds nus sur le canapé, le livre ouvert posé sur ses cuisses. Elle portait une jupe plissée, rouge à pois blancs, ample, mais pas assez longue pour me cacher le spectacle de sa croupe. J’eus ainsi droit à une longue contemplation, en vue de trois-quarts, de ses cuisses nues, de son cul et du splendide bombé que dessinait sa culotte blanche dans l’ombre de son entrecuisses.

- Qu’est-ce que tu attends ? Tu connais le chemin ! À tout à l’heure !

Dans sa chambre, Jean avait la mine des mauvais jours.

- T’as vu ma tante ? Aujourd’hui, elle n’est pas commode, ma présence doit la gêner : elle avait sans doute prévu de sortir. Je la contrarie. Vivement que je puisse retourner au lycée !

- T’en as encore pour longtemps ?

- Le médecin est passé ce matin. Ça évolue mieux que prévu : il pense que je pourrai me lever et marcher mardi ou mercredi… Parle-moi de ce qui se passe dehors. Il doit faire un temps superbe puisque tu es en short…

Je ne me fis pas prier pour lui raconter l’arrivée des premières Anglaises, à la peau très blanche, qui venaient de prendre pension dans les hôtels du front de mer. On mit au point des stratégies de drague – Jean  était convaincu que son genou bandé et les béquilles seraient d’excellents arguments de séduction – soupesant les avantages et les inconvénients respectifs de la chasse en solitaire ou en duo, réfléchissant à la langue du premier contact : anglais ou français ?ardents20-1

- Pour moi, l’idéal serait de séduire une femme divorcée, encore jeune… La trentaine, mettons, dit Jean d’un air rêveur. À cet âge-là, elles savent déjà des tas de trucs en amour, et ça ne me coûterait rien !

- En bref, tu t’imagines en gigolo !

- Si tu veux. Il me semble pourtant qu’un gigolo, c’est un jeune qui vit aux crochets d’une vieille. Et trente ans, c’est pas vieux. Ma tante, oui, voilà une vieille !

J’accusai le coup sans broncher, mais cette brutale irruption de Geneviève dans notre conversation ralluma mes désirs un instant assoupis. Tant et si bien que je n’eus bientôt plus qu’une idée en tête, la rejoindre. Cependant, je parvins à dissimuler mon impatience. Tout en écoutant les nouveaux tubes anglais de Salut les Copains sur Europe 1, on parla donc encore des grandes vacances à venir, de notre passage en terminale, des chances de Michel Jazy aux prochains jeux olympiques de Tokyo, des favoris du Tour de France qui allait passer pas très loin de chez nous pour la deuxième étape entre Lisieux et Amiens…

 

- Dommage que ce soit un lundi, sinon on aurait pu aller voir ça !

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 5 novembre 2016 6 05 /11 /Nov /2016 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 17

ardents19Maintenant, je me tenais debout à ses côtés, tout près d’elle, si près que sa tête était à hauteur de mon ventre. J’osai poser une main sur son épaule. J’en tremblais d’émoi. Elle me laissa lui caresser la nuque et lorsque mes doigts descendirent dans l’échancrure de sa robe, elle se tourna légèrement vers moi pour m’ouvrir la route de ses seins libres. Je touchai un mamelon grenu que je roulai maladroitement entre mes doigts fébriles. Malgré le nœud qui ne cessait de m’étreindre l’estomac, je me mis à bander.

Je m’enhardis.

Abandonnant son sein, je m’agenouillai sur le carrelage noir et blanc, juste devant les jambes de Geneviève et je restai là, immobile, à regarder la nudité de ses genoux sous sa robe bleue. Elle comprit ce que j’attendais. D’elle-même, elle saisit des deux mains l’ourlet de sa robe et commença à se retrousser sur sa chaise. Ainsi, j’allais enfin le voir ce ventre que je n’avais fait que palper à l’aveugle lors de la nuit de la Saint Sylvestre !ardents19-0

Mais tout alla trop vite. Il y eut d’abord la peau claire de ses cuisses, de plus en plus haut, de plus en plus blanche… Puis apparut la cotonnade dentelée de sa petite culotte rebondie comme un coussin. Quand la robe fut retroussée sur les hanches, Geneviève écarta généreusement les cuisses et je vis distinctement se dessiner sous le coton blanc la crevasse de sa vulve. L’odeur toute nouvelle du sexe de la femme désirée m’emplit les narines et me plongea dans l’extase. Un friselis de poils d’un noir intégral fleurissait en haut de ses cuisses. Cette vision me parut sur le champ la plus fidèle représentation du paradis terrestre.

Saisissant du bout de l’index droit le bord de sa culotte, Geneviève souleva et écarta le tissu, livrant à mes yeux les plis et replis de son intimité poilue. Je n’eus guère le temps d’en profiter : à ce spectacle, mon regard se troubla et, sans qu’elle eût à me toucher, je me mis à jouir. Je me penchai en avant, posai le visage sur la culotte blanche de Geneviève pendant que mon sperme giclait en cadence dans les chaudes ténèbres de mon slip.

Quand je relevai la tête, elle me regardait avec gravité. Elle prit mon visage dans ses mains et murmura tout bas, si bas que ce fut comme un souffle :

- Ce n’est pas grave. À demain.

Un désastre ! Ce fut le seul mot qui me vint à l’esprit alors que je redescendais les étages, le sexe rabougri englué de sperme, la tête encombrée d’images et de parfums, avec déjà, au creux de l’estomac, la hâte et la crainte du lendemain.

ardents19-1Pendant la soirée et la nuit qui suivirent, je me suçai à plusieurs reprises. La seule évocation de la touffe de Geneviève, de ses cuisses blanches ou de l’odeur de son sexe, suffisait à m’amener au bord de l’éjaculation. Je pensais naïvement qu’il y aurait bien un moment où j’aurais épuisé mes réserves de sperme et où je pourrais bander sans risque de me répandre. Je m’y employai avec conviction.

Hélas, le lendemain après-midi, je connus la même mésaventure que la veille. Enfin presque.

à suivre...

 

 

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Vendredi 4 novembre 2016 5 04 /11 /Nov /2016 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 16

ardents18De ce qui advint jusqu’au lendemain après-midi, je ne garde aucun souvenir. Peut-être passai-je ces heures dans l’angoisse de ne pas être à la hauteur ou, au contraire, dans l’ivresse du nirvana si proche ? Donc, je dormis, mal sans doute, je mangeai sans appétit, je suivis les cours, le regard perdu, la tête ailleurs. Et, le vendredi soir, alors que ma montre indiquait quart moins de six heures, je sonnai à la porte de l’appartement 9, au quatrième étage du 17 de la Rue du Bois-Soleil. Les secondes d’attente me semblèrent interminables… Et s’il n’y avait personne ?

Enfin la clef tourna dans la serrure, la porte s’ouvrit.

Ce fut comme un éblouissement. Geneviève était là, devant moi, vêtue de sa robe de cotonnade bleue, la même que lors de mes exploits athlétiques. Mais depuis, quelques semaines avaient passé et la peau nue de ses bras s’était hâlée. Elle portait aussi des sandales à bride blanche. Je remarquai le vernis rouge vif de ses ongles d’orteils. Elle m’embrassa sur les joues et me précéda dans l’étroit couloir qui menait à la petite chambre où se morfondait Jean. Elle sentait bon. Mon regard allait de sa nuque à ses hanches qui se balançaient nonchalamment. Elle ouvrit la porte de la chambre et s’écarta pour me laisser entrer. Au passage, je sentis sa poitrine s’appesantir sur mon bras.

- Tu es attendu !  

Pauvre Jean ! S’il avait connu les coulisses de la sinistre comédie qu’on lui jouait ! Qu’aurait-il pensé du dévoué camarade de classe qui sacrifie son temps libre ; de la tante prévenante qui veille au repos complet de son neveu : « Non, non, tu ne dois pas bouger ! » ; du fidèle copain qui s’inquiète de la santé de son pote ; de l’infirmière à domicile qui prodigue les bons conseils : « Moins tu te lèveras, plus vite tu seras sur pied. » ; du consciencieux petit rapporteur des nouvelles du lycée : « Il y a Reine qui m’a demandé comment tu allais… » ?ardents18-1

Combien de temps avons-nous passé ensemble ce soir-là ? Le temps de lui distribuer les cours, d’évoquer les prochaines compositions de fin d’année, de fantasmer sur les filles, de se demander comment on pourrait bien arriver à capter Radio Caroline sur nos transistors.

- Ma tante a dû être contente de te voir arriver, dit-il alors que j’enfilais mon blouson pour m’en aller.

Je me sentis rougir jusqu’aux oreilles.

- Ah bon ! Et pourquoi ça ?

- T’as mis le pull qu’elle t’a tricoté.

- Tiens, c’est vrai… Mais, tu sais, ce n’était pas prémédité.

- Tu reviendras me voir demain ?

- Bien sûr, sauf si ça gêne ta tante… Tu veux que je lui en parle ?

Il me fit un étrange signe de la main, quelque chose qui pouvait dire : fais comme tu veux !

- Alors, salut Jean, à demain ! Repose-toi bien.

- Je ne fais que ça ! sourit-il tristement.

Je me sentais affreusement coupable de l’abandonner, mais en même temps, la boule douloureuse du désir était en train de me nouer l’estomac. De nouveau, je longeai le couloir étroit, passai devant la porte ouverte du salon. Pas de Geneviève ! Le grand silence. Pourtant, je ressentais physiquement son invisible présence. Je la trouvai enfin, assise à la table de la cuisine, en train d’éplucher des pommes de terre. Je restai quelques instants dans l’encadrement de la porte à observer la danse habile de ses doigts avec l’économe.

Jamais je n’oublierai cette petite cuisine dont l’unique fenêtre à rideaux de dentelle inondait le carrelage de lumière. Il y avait une table en formica émeraude, trois chaises assorties, un buffet peint en blanc, une paillasse encombrée de vaisselle, un évier en émail. Les murs étaient tapissés de papier à fleurs, un peu terni au-dessus de la gazinière. Un réfrigérateur ventru ronronnait dans un angle. L’une après l’autre, Geneviève déposa les pommes de terre épluchées dans une passoire en plastique d’un jaune éclatant. Puis, ayant mis son index sur sa bouche pour me rappeler au silence, elle me fit signe d’approcher.

J’étais plus mort que vif.

 

 à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Jeudi 3 novembre 2016 4 03 /11 /Nov /2016 08:00

"Les ardents de la rue du Bois-Soleil" # 15

 Chap. 4

ardents17 Au printemps, chaque jeudi après-midi, les entraînements d’athlétisme reprirent sur le stade municipal. C’était l’occasion où jamais de parader, de rouler des mécaniques et d’exhiber sa musculature devant les filles. Jean qui ne voulait pas être en reste m’y accompagna ; il se lança à corps perdu dans le 400 mètres et le lancer du javelot où concourait aussi une certaine Reine Victoire, élève de mathélém, au patronyme certes un peu ridicule, mais aux yeux doux et aux jambes superbement fuselées. De mon côté, je m’étais inscrit comme l’année précédente au 1000 mètres et au saut en hauteur.

Un jeudi du mois de mai eut lieu la première compétition, sorte de championnat départemental où nous avons affronté les équipes des lycées avoisinants. Pour une fois, il y avait quelques dizaines de spectateurs au bord de la piste et dans les gradins de la petite tribune couverte : parents en mal d’exploit de leur progéniture, copains braillards et petites amies en émoi.

Ce fut au moment où je m’alignais au départ du 1000 mètres que je remarquai la présence de Geneviève, accoudée à la lisse blanche qui longeait la piste. Elle me regardait, souriante mais les yeux graves. Elle portait une robe bleue qui me parut bien légère malgré le soleil, et la noirceur de sa chevelure accentuait la pâleur de ses bras nus. À peine eus-je le temps de lui adresser un signe maladroit de la main que la course était déjà lancée. Pendant les deux tours et demi de piste, je ne cessai de penser à Geneviève qui devait sans doute me suivre des yeux. Dans les cinq cents premiers mètres, je me maintins prudemment dans le paquet mais, à l’amorce du dernier tour, je parvins à m’accrocher au groupe de tête. À l’entrée de la dernière ligne droite, nous n’étions plus que cinq… Je n’entendais  même plus les cris venus de la tribune, mes jambes semblaient s’alourdir à chaque foulée, ma vue se troubla jusqu’à n’être plus qu’un voile bleuté, mon cœur battait à tout rompre, mon souffle m’abandonnait… Je terminai quatrième, épuisé, nauséeux, hagard, mais ayant pulvérisé de près de cinq secondes mon record personnel.ardents17-2

Allongé sur le dos dans l’herbe, les yeux au ciel, je mis de longues minutes à retrouver mes esprits. Jean fut le premier à me congratuler. Je cherchai Geneviève du regard, en vain.

- Tu sais que tu nous as fait peur ! dit Jean qui ne lâchait plus sa Reine. On a même cru à un moment que tu allais gagner… Tu te sens mieux ?

- Oui, ça va. Tiens, tout à l’heure, avant le départ, j’ai aperçu ta tante ; peut-être qu’elle avait quelque chose à te dire…

- Ma tante ? Elle est là, t’en es sûr ? Moi, je ne l’ai pas vue !

 Ces derniers mots furent les plus doux de la journée, aussi réconfortants qu’un massage après les efforts de la course. Ainsi Geneviève n’était venue que pour me voir, moi ! Pour moi, elle avait passé une robe légère, pour me donner à deviner son corps de femme…

Si la fin de cette journée en fut ensoleillée, il n’en reste pas moins que cette apparition demeura sans lendemain et que, au fil des jours, l’euphorie fit place au doute.

Ce fut une nouvelle fois un « malheureux » hasard qui vint à mon secours. Ce coup de pouce du destin se présenta sous la forme d’une minuscule flaque d’eau sur la piste d’élan des lanceurs de javelot. Petite flaque d’eau providentielle dans laquelle Jean posa son pied d’appui qui se déroba au moment décisif. La semelle glissa un peu, la cheville tint bon mais pas le genou qui se tordit méchamment. Puis ce fut au tour de Jean de se tordre de douleur.

À l’hôpital, on diagnostiqua une légère mais vilaine entorse : bandage, immobilisation totale d’une semaine minimum. C’était le jeudi 11 juin 1964.

Je raccompagnai – ou plus exactement épaulai – l’estropié jusqu’à l’appartement de la Rue du Bois-Soleil. Bien sûr, ce serait moi qui chaque soir, après le lycée, viendrais apporter à Jean ses cours et ses devoirs de la journée. Et pour le week-end, pas question de bouger : exceptionnellement, Jean resterait à M** où je pourrais, si je le souhaitais, venir lui rendre visite.

ardents17-3À cette occasion, j’admirai le sang-froid et le cynisme de Geneviève : à aucun moment, elle ne se départit de son rôle de vieille fille acariâtre. En toutes circonstances, elle pouvait faire preuve de distance et de sévérité. Non contente de reprocher à Jean sa malencontreuse chute, elle s’arrangea pour lui faire comprendre que mes prochaines visites allaient contrarier ses projets et perturber son train-train quotidien. Tant et si bien que le pauvre Jean finit par s’excuser et promit de se faire discret. Il alla s’allonger dans sa chambre et n’en bougea plus.

Geneviève m’accompagna jusqu’à la porte d’entrée. J’avais la main sur la poignée lorsqu’elle vint se plaquer derrière moi et m’entoura de ses bras nus. Sa bouche était tout près de mon oreille. Je sentis vibrer son corps collé au mien, son corps chaud, sa poitrine contre mon dos, son ventre contre mes fesses.

- Il ne faudra pas faire de bruit, chuchota-t-elle. Surtout ne pas faire de bruit…

Ses mains descendirent, effleurèrent l’érection qui boursouflait mon pantalon.

 

- Demain ! souffla-t-elle. Je te montrerai tout demain. Aujourd’hui, ce serait trop compliqué. Allez, maintenant, sauve-toi ! 

à suivre...

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Mardi 25 octobre 2016 2 25 /10 /Oct /2016 08:00

"Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 14

Dimanche 5 avril 1964

 Nuit de garde. Le dimanche soir, c’est plutôt calme. Ceux qui ont vu de la famille ont été tellement étourdis par le tourbillon des visites, les courses des petits autour du lit, le tumulte des conversations qui se bousculent qu’ils se sont endormis dès la nuit tombée.

ardents16-1Les autres, celles et ceux que personne ne vient voir, se taisent dans le noir. Ils ne pleurent même pas : ils n’ont plus de larmes.

Ce soir, c’est Marcel qui est venu me déposer à l’hospice avec sa toute nouvelle DS. Pas neuve, mais presque : une première main, comme il dit. J’avoue que ça m’a fait quelque chose, surtout quand il a coupé le moteur et  fait le tour de la voiture pour m’ouvrir la portière : la classe ! 

Il était venu me prendre à l’appartement  samedi soir, juste après la fermeture du garage. La surprise, c’était la DS beige avec un toit noir et les sièges en tissu rouge…

On est allé dîner au restaurant à T* où on a mangé des fruits de mer, des brochettes de poisson et bu du muscadet bien frais dans une grande salle au premier étage avec vue panoramique sur le grand large. Avec Marcel, on ne parle pas beaucoup. En dehors des bagnoles et des courses de vélo, il ne s’intéresse pas à grand-chose. Il connaît aussi des blagues, du style : « De Gaulle prononce un discours sur la grande place de Mexico et dit qu’il n’a jamais vu tant de Mexicains, et dans la foule, il y a un homme qui répond qu’il n’a jamais vu un mec si con. » Ou encore celle des Américains, représentants de Ford et de Cadillac qui sollicitent une audience auprès du pape pour lui demander, moyennant finances, de prononcer le nom de leurs marques dans ses bénédictions dominicales au balcon de la place Saint-Pierre. Comme le pape repousse toutes leurs propositions, les Américains s’étonnent : « Mais combien les Italiens vous ont-ils donné pour que vous disiez tous les dimanches : Fiat voluntas tua ? » C’est le genre d’histoires qui le fait beaucoup rire.ardents16-2

Marcel fume des Gitanes, beaucoup. J’aime bien l’embrasser quand il vient d’en griller une, ça m’excite. Je ne devrais peut-être pas l’écrire, mais son haleine parfumée au tabac me fait mouiller. Et quand cela arrive dans la DS aux sièges rouges, je le laisse me mettre la main entre les cuisses. J’aimerais bien qu’une fois, rien qu’une, on baise sur la banquette arrière : le tapis de sol y est épais et les sièges d’un étonnant moelleux. Mais Marcel dit que c’est trop risqué de faire ça, pour ainsi dire, sur la voie publique.

On a fini la soirée au casino. Il a voulu m’expliquer la roulette, avec les cases rouges et noires, les pairs et les impairs, le « rien ne va plus » du croupier. Je n’ai pas réussi à trouver ça captivant. Marcel a quand même gagné un peu d’argent, juste pour me montrer qu’il avait des couilles et il n’en était pas peu fier.

On est rentrés vers trois heures du matin. Il est resté coucher à l’appartement. J’étais vraiment très mouillée. Je lui ai demandé de me lécher ; il l’a fait mais pas longtemps. Je sais bien que ce n’est pas ce qu’il préfère, qu’il s’exécute pour me faire plaisir, par devoir. Ça se voit, quand il en a terminé, à sa façon de s’essuyer la bouche du revers de la main et qu’il a la moustache enduite de mouillure. Je ne veux pas dire que ça le dégoûte, mais c’est une corvée. Marcel, ce qu’il aime, c’est baiser. Commencer dans la position du missionnaire et finir en levrette, en me tenant par les hanches. Baiser, mais pas jouer ! Marcel est un honnête baiseur, sans plus, à l’image de sa bite qui n’a aucune personnalité.

Rien à voir avec celle de Tristan !

ardents16-3L’autre nuit, alors que la DS glissait silencieusement dans l’obscurité, j’ai fermé les yeux et j’ai rêvé. J’ai imaginé que c’était Tristan qui conduisait, la cigarette aux lèvres, la main gauche sur le volant, la droite nonchalante entre mes cuisses ouvertes. Puis il ralentissait jusqu’à s’arrêter sur le bas-côté de la route. Il écrasait sa cigarette dans le cendrier et, se penchant vers moi, il m’embrassait. Sa bouche était délicieuse. On basculait comme par magie sur la banquette arrière et ses lèvres venaient presque naturellement se plaquer sur mon sexe huileux. Il me léchait, léchait jusqu’à me faire jouir et couler plus encore. Les phares des voitures qui passaient éclairaient furtivement nos corps à moitié nus. J’avais dans la main sa belle bite d’adolescent qui n’arrêtait pas d’éjaculer, aspergeant de sperme le tissu rouge de la banquette voluptueuse. Et une fois enfin entièrement nus, il me plantait sa bite infatigable en plein vagin, et je jouissais pendant qu’il se répandait en moi en longs filaments et que sa bouche à la salive aromatisée de tabac se collait à mes lèvres assoiffées.

Toujours vibrant en moi, il me parlait de la victoire de Cassius Clay contre Sonny Liston et ensemble on essayait de comprendre pourquoi, quelques jours plus tard, le nouveau champion avait choisi de s’appeler désormais Mohamed Ali. Et plus tard dans la nuit, alors qu’il me léchait encore, je lui demandais si Jack Ruby, fraîchement condamné à mort pour l’assassinat de Lee Harvey Oswald, serait un jour exécuté et il me répondait les lèvres poisseuses qu’on ne parlait pas la bouche pleine.

Même si la simple pensée de ce gamin suffit à me troubler, je sais que je ne commettrai pas d’imprudence. Il faut avant tout que ma relation avec Marcel soit notoirement connue, presque mise sur la place publique : pourquoi une femme de quarante-quatre ans, maîtresse avérée d’un marchand de voitures d’occasion, irait-elle s’intéresser à un gamin de dix-sept ans ? Absurde ! Ces deux nombres écrits de ma main si proches l’un de l’autre et pourtant si différents me donnent le vertige et la mesure de ma folie. Cependant, à chaque fois que j’en aurai l’occasion, alors que personne ne se méfiera de moi et qu’on me le livrera, en toute innocence, sur un plateau d’argent, comme le soir de cette délicieuse veillée mortuaire, je me délecterai jusqu’à la dernière goutte de son sperme juvénile.   

Fin du chapitre 3      

à suivre...

ardents16-4

 

      

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Lundi 24 octobre 2016 1 24 /10 /Oct /2016 08:00

"Les ardents de la rue du Bois-Soleil", # 13

ardents15-1Le lendemain après-midi, Jean assista aux obsèques, mais pas Geneviève qui était de service. Il m’accompagna jusqu’au cimetière pour la mise en terre. Il faisait froid ce jour-là, le ciel était gris et bas. Pour l’occasion, j’avais mis le pull tricoté par Geneviève.

- Finalement, ça te va plutôt bien ! Tu sais que t’es un petit veinard ?

Je me sentis rougir malgré moi.

- Pourquoi ?

- Parce qu’à moi, elle ne m’a jamais tricoté un pull aussi beau. T’as dû lui taper dans l’œil ! dit-il en me donnant une bourrade amicale.

- Arrête tes conneries ! D’ailleurs, tu m’as déjà dit qu’elle avait ce qu’il lui faut. À propos, elle le voit toujours ?

- Je pense bien. Tiens, pas plus tard qu’avant-hier ! Il est même venu la chercher à l’appartement. Et la nuit dernière, je l’ai entendue rentrer vers une heure du matin : je suis sûr qu’ils venaient de passer la soirée ensemble !

Ainsi j’avais un rival coriace, mais j’étais décidé à ne pas lui abandonner la place sans combattre. Au contraire, la perspective d’en découdre était loin de me déplaire et mon amitié avec Jean devait devenir une de mes armes pour écarter l’importun. Les événements de la veille m’avaient redonné espoir. De nouveau, je me sentais immortel et invincible, comme on l’est quand on a dix-sept ans et que l’on croit que rien ne peut nous résister.ardents15-2

 Ce fut donc là, dans le cimetière aux allées de gravier blanc, à quelques mètres du caveau familial, ouvert sous le ciel gris, où venait d’être descendu le cercueil de mon grand-père, que je pris la ferme résolution de posséder Geneviève : elle serait totalement mienne, corps et âme, de la tête aux pieds.

Ces idées cannibales ne m’étaient pas venues par hasard. Il se trouve que je venais de lire L’Education Sentimentale de Flaubert. Maman n’avait pas été peu fière de me voir dévorer ce roman ; sans doute l’aurait-elle été un peu moins si elle avait su que la langue de Flaubert ne me passionnait pas autant que les avatars de l’amour tumultueux entre l’étudiant et la femme mariée. Pauvre maman qui s’alarmait de mon désir de lire De l’amour du prude Stendhal mais me laissait me repaître de la relation sulfureuse de Frédéric avec la belle Madame Arnoux.

« Ce fut comme une apparition.

Elle était assise au milieu du banc, toute seule, ou du moins il ne distingua personne dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux (…) Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait.(…) Il voulait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites.»

Mais ce qui me troubla encore davantage, ce fut le récit de leur ultime rencontre, lorsque Mme Arnoux vient se livrer à son amant :

« Mme Arnoux, le dos tourné à la lumière, se penchait vers lui. Il sentait sur son front la caresse de son haleine, à travers ses vêtements le contact indécis de tout son corps. Leurs mains se serrèrent, la pointe de sa bottine s’avançait un peu sous sa robe, et il lui dit presque défaillant :

- La vue de votre pied me trouble. »

ardents15-3Frédéric la prenait dans ses bras, « …elle y restait, la taille en arrière, la bouche entrouverte, les yeux levés.

Frédéric soupçonna Mme Arnoux d’être venue pour s’offrir ; et il était repris par une convoitise plus forte que jamais, furieuse, enragée. Cependant il sentait quelque chose d’inexprimable, une répulsion, et comme l’effroi d’un inceste. Une autre crainte l’arrêta, celle d’en avoir dégoût plus tard. »

Je n’aurais pas les scrupules de Frédéric : Geneviève s’offrirait à moi et je la prendrais, sans aucun remords, ni dégoût !

à suivre...


Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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Samedi 22 octobre 2016 6 22 /10 /Oct /2016 08:00

" Les ardents de la Rue du Bois-Soleil", # 12

Tout aurait pu en rester là si mon grand-père maternel n’était tombé gravement malade. En quelques semaines, il perdit ses forces et la raison. Heureusement, son agonie fut brève : il mourut à  la mi-mars sans avoir vraiment compris ce qui lui arrivait.

ardents14-1Ces événements plongèrent maman dans le chagrin et le désarroi. Mon grand-père, veuf depuis déjà une quinzaine d’années, habitait une petite maison dans un vieux quartier qui dominait le port. Ce fut là que, la veille de l’inhumation, se tint l’ultime veillée mortuaire. Le matin, les hommes des pompes funèbres avaient procédé à la mise en bière et mon grand-père reposait désormais dans son cercueil, les mains jointes sur sa poitrine inerte, les yeux clos, le visage incroyablement serein.

Outre la famille – maman, sa sœur et des cousins plus ou moins proches – les visites se succédaient dans la salle où reposait le corps. Les gens parlaient bas, échangeant des politesses convenues, présentant des condoléances, évoquant le passé…

- Qui aurait pu dire qu’il s’en irait comme ça, lui qui n’avait pour ainsi dire jamais été malade…

Je me tenais à l’écart, un peu dépassé par les événements. C’était la première fois que je me trouvais confronté à la réalité de la mort d’un proche. Je ressentais au fond de moi une fascination mêlée de crainte. Peut-être est-ce ce premier face-à-face qui détermina quelques années plus tard mon choix de consacrer ma vie à l’Egypte ancienne. À chaque fois que j’ouvrirais une tombe, que je soulèverais le couvercle d’un sarcophage, ce serait un peu comme si je cherchais à retrouver le visage apaisé de mon grand-père trop tôt disparu.

Il n’était pas loin de minuit lorsque Geneviève entra, vêtue de sombre, la tête couverte d’un foulard noir. Elle embrassa maman et s’excusa de n’avoir pu venir plus tôt : des obligations de service ! M’apercevant dans mon coin, elle vint déposer un baiser furtif sur ma joue et retourna aussitôt s’asseoir à côté de maman avec qui elle se mit à bavarder en chuchotant.

Cela dura longtemps. Malgré les sinistres circonstances de cette rencontre inattendue, je ne pus m’empêcher d’observer Geneviève. D’où j’étais, je ne la voyais que de profil, éclairée par les flammes des cierges qui accentuaient les ombres portées. Je regardai ses jambes : pas de doute, elle portait bien des bas à couture !ardents14-2

C’était la première fois que je la revoyais depuis la nuit de la Saint Sylvestre. Rien n’échappa à mes yeux avides et jaloux : ni ses mains pâles sagement posées à pat sur ses cuisses, ni sa poitrine que je devinai trop serrée dans sa veste de tailleur de laine marron, ni ses pieds cambrés dans ses bottines noires, ni son front où tombait une mèche échappée du foulard, ni ses lèvres où elle passait un bout de langue furtive avant de parler, ni ses paupières baissées de madone…

- Si ça se trouve, dès qu’elle sortira d’ici, elle ira rejoindre Marcel, songeai-je en guettant ses gestes pour tenter de savoir si elle avait aussi les ongles vernis.

 Cette pensée me rendit malheureux. Maman m’appela :

- Tristan, il faut que tu ailles dormir maintenant. Geneviève se propose gentiment de t’accompagner jusqu’à la maison.

Je jetai un dernier regard à mon grand-père et suivis Geneviève dans la rue.

Même en marchant d’un pas décidé, il fallait une bonne demi-heure pour rejoindre notre quartier. On devait d’abord descendre vers le port, longer un quai aux pavés cahoteux, passer sur le pont écluse qui fermait le bassin réservé aux bateaux de plaisance puis remonter vers la ville neuve, tout juste reconstruite après la guerre.

Jusqu’au port, on n’échangea aucune parole. Elle marchait devant, moi à quelques mètres derrière. Mais à l’entrée de l’étroite passerelle métallique du pont écluse, elle s’arrêta et se retourna :

- Je ne t’ai pas encore vu avec le pull-over que je t’ai tricoté ! Il ne te plaît pas ?

- Si, je l’ai déjà mis deux ou trois fois. De toute façon, on ne s’est pas revus depuis le jour de l’an, alors…

- Toi c’est possible que tu ne m’aies pas vue, mais moi, je te vois presque tous les jours… Tiens, hier par exemple, tu portais ton kabig et aussi une écharpe rouge. Je me trompe ?

- Facile, c’est Jean qui vous l’a dit !

- Pas du tout. Allez, arrête de me faire la tête ! Approche et donne-moi la main !

- Bien sûr ! On va mettre le petit Tristan au lit, bien gentiment, et après on ira se coucher à côté de Marcel !

- C’est donc ça ! Ne me dis pas que tu es jaloux ?

Elle fit trois pas vers moi. Nous étions maintenant face à face, si près l’un de l’autre que je respirais son parfum, que je ne voyais que ses yeux dans les miens, que le souffle de ses mots frôlait ma bouche.

ardents14-3- Ce sont des histoires de grandes personnes. Chacun y joue son rôle, comme au théâtre. Tu ne peux pas comprendre et je ne saurais pas te l’expliquer. Tout ce que je te demande, c’est de ne plus y penser. C’est sans importance.

Tout en disant cela, elle avait posé sa main sur ma braguette et me massait doucement la queue à travers le coton.

- C’est à mon tour, dit-elle. Dis donc, il y a l’air d’en avoir là-dedans ! Allez, viens !

Main dans la main, on traversa le pont écluse et on remonta la grande avenue qui menait à la cathédrale. À cette heure de la nuit, tous les projecteurs qui embrasaient le parvis étaient éteints. Geneviève m’entraîna  dans les jardins à la française qui entouraient le chevet de la cathédrale. Elle finit par y trouver une encoignure très sombre, entre deux puissants contreforts, à l’abri d’une haute haie de buis odorant. Elle m’adossa à la pierre froide et vint se coller à moi. Sa bouche cherchait la mienne.

- Caresse-moi les seins ! souffla-t-elle. Depuis le temps que j’en ai envie…

Je glissai mes mains maladroites dans son corsage et me mis à pétrir sa poitrine qui me parut énorme. Pendant ce temps, ses doigts impatients fourrageaient dans mon pantalon. Avec dextérité, elle défit ma ceinture, déboutonna ma braguette et sortit mon engin en proie à l’émoi le plus vif. Elle s’en empara et le décalotta avec douceur.

- Je m’en doutais, dit-elle en passant un doigt sur la tête vibrante de mon sexe.

- De quoi ?

- Que tu en avais une belle. Maintenant, laisse-moi faire.ardents14-4

Elle s’accroupit à mes pieds et sa bouche m’engloutit. Elle n’en fit qu’une seule bouchée. Une chaleur intense irradia mon ventre, mes couilles me parurent soudain très lourdes. En quelques instants, je mesurai l’étendue de mon inexpérience en matière de fellation : le bonheur que me prodiguait Geneviève était cent lieues au-delà des menus plaisirs de mes autosuccions. Usant de la langue, des lèvres, des dents parfois, et même de la luette, elle m’expédia directement au paradis. Telle une limace tour à tour râpeuse ou huileuse, sa langue s’enroulait autour de mon gland, rampait tout le long de la tige jusqu’à sa racine couillue ; sa bouche m’aspirait, me palpait, me tétait, me salivait… Quand elle me sentit venir, ses lèvres me baguèrent fermement la base du gland et mes giclées de sperme s’élancèrent librement dans sa bouche, éclaboussant sa gorge profonde. Elle avala tout.

Lorsqu’elle me libéra, l’air froid de la nuit me fit frissonner la queue, mais je n’en débandai pas pour autant.

- C’est très bien, me dit Geneviève en reprenant mon membre en main. Cependant, il faudra que tu apprennes à te retenir plus longtemps.

Lentement, je me sentis rabougrir dans sa main chaude. Un sentiment de dépit s’empara alors de moi et Geneviève détourna les yeux pendant qu’en toute hâte je remettais de l’ordre dans ma tenue.

- Avec Marcel, vous le faites aussi ?

- Tu ne vas pas recommencer ! Je crois qu’il est très tard et qu’il faut qu’on aille dormir. Et arrête de dire des bêtises, tu te fais du mal pour rien !

- On se reverra alors ?

- Si tu en as envie…

- Je crois que oui.

 

- Eh bien, fais confiance au hasard, c’est lui qui décidera.

à suivre...

ardents14-5

Par michel koppera - Publié dans : Les ardents de la Rue du Bois-Soleil - Communauté : Fantasmes et écriture
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