Crissie et Monsieur K.

Mercredi 25 novembre 2015 3 25 /11 /Nov /2015 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 27 b

crissie27b-2Tu m'as vu immédiatement. Tu regardais fixement dans la direction où tu m'avais vu partir. Ton visage est devenu inquiet et interrogatif. Tu te demandais si je venais te dire que tout était fini ou si j'allais à nouveau te prendre par la main et par le sexe pour t'emmener avec moi. Ces quelques secondes ont dû te paraître une éternité. Je me suis approché de toi et j'ai simplement dit : "On s'en va". Tu as voulu dire quelque chose mais tu as juste dit un sanglot. Et dans un borborygme sans souffle ce mot : "merci", qui m'a bouleversé. Je n'ai pas lutté, je t'ai prise dans mes bras en répétant sans cesse que tu étais une petite conne, au rythme où je te berçais. J'ai senti en même temps une envie irrépressible de reprendre possession de ton corps, de ton âme, de m'enfouir en toi et de te baiser à mort.

crissie27b

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 24 novembre 2015 2 24 /11 /Nov /2015 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 27 a

crissie27a-2

J’ai passé les deux semaines suivantes chez moi, en huis clos, à lire et relire ton carnet rouge. Une fois surmonté le malaise initial du voyeur involontaire, la lecture m’a emporté dans l’univers baroque, onirique, à la fois paradisiaque et infernal, de tes deux dernières années. La première des découvertes fut ton écriture manuscrite, faite de boucles et de déliés presque moelleux, mais parfois aussi de finales tranchantes et acérées comme des coups de scalpel dans la chair trop tendre des mots.

crissie27a-FEMME TIROIRS morski-bigLe contenu était à l’image de ton écriture, mélange d’innocentes anecdotes à l’eau de rose et de scènes d’une violence exacerbée. Le texte se présentait comme le journal de bord d’une aventurière en quête d’identité. Au récit, tu avais ajouté des images où alternaient paysages bucoliques, portraits hamiltoniens et scènes extrêmes de bondage, de pénétrations multiples ou de femmes violentées. Tu racontais tout cela dans les moindres détails, avec méthode et détachement. On aurait dit des rapports d’autopsie, sans aucun pathos.

J’ai relu ce carnet plusieurs fois afin de m’en imprégner. Parfois, la lecture de certaines scènes me procurait une érection quasiment spontanée, alors que d’autres tout aussi obscènes me privaient de toute émotion.

 

Cependant, je n’avais pas oublié tes derniers mots : «  Toutes les semaines, à cette même heure, à cet endroit où tout chavire, je t’attendrai. »… C’est ainsi que deux semaines après notre dernière rencontre, à l’heure dite, je suis allé au rendez-vous. Tu étais là, immobile et fière dans le flot des passants.

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 18 novembre 2015 3 18 /11 /Nov /2015 09:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 26 b

crissie26b-2- Tu te trompes ! Tu te trompes sur toute la ligne, mais tu ne peux pas le savoir : je suis à toi autant que je suis à lui, mais pas pour les mêmes raisons, et  non, je ne jouis pas mieux avec toi, même si ton orgueil de mâle en prend un coup. Mais c'est vrai aussi que je trouve avec toi ce que je ne trouve pas avec lui, et inversement, parce que vous êtes deux mondes différents. Mais si tu m'en veux trop, si tu ne supportes pas cette situation, alors arrêtons-la, et cessons de vous voir à tout jamais. Je ne suis pas certaine que ce soit ce que tu désires. Ce n'est pas ce que je veux non plus. Nous souffririons tous les deux.

Monsieur K relève des incohérences dans la logique de ce discours mais n'en dit rien. Bien sûr qu'il ne voudrait pas la perdre, mais il ne veut pas non plus la partager. En tout cas, pas comme ça...

Crissie fouille dans son sac. Elle sort un carnet rouge et le lui tend avec insistance.

-Tiens ! Je sais  que tu connais l'existence de ce carnet. Tu en as peut-être déjà lu des lignes, je ne sais pas et je m'en fous. Aujourd'hui, je te demande de le lire. Peut-être comprendras-tu mieux. Peut-être m'en voudras-tu moins. Ou pas. Mais tu sauras.

Toutes les semaines à cette même heure, à cet endroit où tout chavire, je t'attendrai, pour reprendre l'histoire ou pour l'arrêter, mais avec ce que tu auras  appris de moi dans l'intervalle. Ne me fais pas trop attendre, je ne saurai pas si j'aurai la force de faire ça pendant longtemps.

Elle ajoute :

- Fais demi-tour, retourne d'où tu viens. Je vais te regarder t'éloigner, en espérant te voir bientôt revenir.

Crissie s'approche alors de lui, comme pour l'étreindre, mais il recule.

 

Monsieur K  la regarde longuement, pétri d'envie de la gifler, de l'embrasser et de la piétiner; il fait simplement demi-tour et s'éloigne rapidement.

crissie26b

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 17 novembre 2015 2 17 /11 /Nov /2015 09:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 26 a

crissie26aPas mal essayé le coup de la jalousie hystérique, mais je n’y crois pas une seconde. J’ai juste une furieuse envie de te gifler, comme on corrige un gamin insupportable qui fait un caprice. Le seul moyen de le ramener à la raison, au choix avec la douche glacée. Mais on est sur le trottoir, au milieu des passants qui nous regardent de travers. Alors, on s’engueule.

- Arrête ton cirque ! Tu sais très bien que ça n’a rien de sentimental !

- Parce que tu t’y connais, toi, en sentiments ?

- Autant que toi. Ce qui s’est passé, c’est que tu n’as pas supporté de devoir partager. Quand je bande, tu veux ma bite pour toi toute seule. C’est TON jouet ! Avec l'autre, tu fais l’amour, avec moi tu baises…

- Avec lui aussi…

- Non, je suis sûr que non. Tu peux t’en aller, tôt ou tard, tu reviendras me voir pour chercher ce qui te manque, au plus profond de toi : jouir pour de bon ! Et pour l’instant, il n’y a qu’avec moi que tu y arrives.

crissie26a-1

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Jeudi 12 novembre 2015 4 12 /11 /Nov /2015 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 25 b

crissie25b

Son sourire s'efface et son regard se durcit :

- Je ne peux pas. Pas maintenant.

Je prends son bras violemment. Je sens monter la colère :

- Arrête de te foutre de moi !

Tu parais à la fois irritée et désemparée.

- Je ne peux pas. Pas maintenant.

Elle ajoute, plus doucement :

- Fais-moi confiance.

Je sors de mes gonds :

- Comment veux-tu que je te fasse confiance : tu apparais et tu disparais sans rien dire, tu agis comme si je devais me plier à tes caprices !

Elle crie :

- Quels caprices ? Ma fuite de la dernière fois, c'est ça? c'est ça, hein? Et comment veux-tu que je puisse supporter ça, hein? Te voir baiser cette conne sous mes yeux, hein, comment veux-tu?

Elle hurle :

- J'étais folle, tu m'entends, folle de jalousie, folle, folle, folle...

Elle répète folle comme ça en me regardant comme si en entendant sa litanie je devais tout comprendre et tout excuser.

 

Mais je suis juste abasourdi et un peu écoeuré, même si je ne sais plus très bien par quoi...

crissie25b-2

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 11 novembre 2015 3 11 /11 /Nov /2015 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 25 a

crissie25-aIl y a dans ton sourire, dans le ton de ta voix, trop d’ironie, trop de frivolité malicieuse. Evidemment, pas un traître mot d’explication  et encore moins d’excuse, sur ta dérobade et ta longue disparition.  Si tu cherchais à m’humilier, tu ne t’y prendrais pas autrement. Ce que tu ne sais pas encore, c’est que ces mois de solitude m’ont endurci et rendu plus lucide. Tu ne m’aimes pas ? Je m’en accommoderai. Tu peux lui susurrer tous les mots d’amour de ton répertoire, tu ignores la face cachée de Crissie, sa part d’ombre. Avec lui, tu vis sans doute une belle histoire d’amour, ponctuée de tendresse et de douces étreintes. Mais, de temps en temps, tu éprouves le besoin d’interrompre le cours trop tranquille de la romance, d’ouvrir une « parenthèse », comme tu le dis si justement.

Alors, pendant quelques jours, quelques semaines, tu te métamorphoses pour devenir une autre femme, soumise à d’autres désirs, d’autres pulsions, d’autres fantasmes que tu ne peux assouvir qu’à mes côtés. C’est tout cela que je devine dans ton sourire, que j’entends derrière tes mots joyeux : la petite chanson du vice. Sans plus attendre, je sors de la poche de ma veste le minuscule cadenas argenté et je le dépose au creux de ta main ouverte :

 

- Je crois qu’il est grand temps de le remettre !

crissie25a-2

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Jeudi 5 novembre 2015 4 05 /11 /Nov /2015 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 24 b

Crissie marche lentement, comme si elle se promenait ou qu'elle n'avait pas de but défini. Elle regarde les vitrines enluminées, hésite entre l'une ou l'autre rue. Je ne comprends pas.

crissie23b-3A un moment donné, elle s'arrête, comme si elle sentait une présence dans son dos, et j'ai juste le temps de me réfugier sous une porte cochère providentielle pour qu'elle ne me voie pas. Je n'ose plus bouger, j'ai les jambes en coton. Comment cette sorcière a-t-elle pu faire de moi l'homme que je suis devenu? Je ne me reconnais pas.

 

Après une ou deux minutes qui me paraissent interminables, je sors de ma cachette. Mais Crissie est très loin de moi maintenant et je la distingue à peine. Je ne veux pas la voir diparaître à nouveau, alors je marche vers elle, follement décidé. En fait je ne marche pas, je cours, et j'arrive enfin près d'elle ; je lui touche doucement l'épaule. Elle  fait un demi-tour violent vers moi, prête à se défendre, me montre en gros plan un oeil bleu étonné, et me sourit avec une ferveur qui ne peut pas être feinte. Me déstabilisant complètement, elle dit  : "Tu m'as manqué !"

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 4 novembre 2015 3 04 /11 /Nov /2015 08:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 24 a

crissie24a-1Visiblement, ils avaient rendez-vous. À peine arrivé, il se débarrasse de son manteau, s’assoit à la table et passe commande. Ils se parlent. J’hésite quelques instants sur la conduite à tenir ; entrer dans le bar et feindre une rencontre fortuite ? Non, c’est ridicule, personne n’y croirait ! Alors, je me tasse dans l’encoignure de la porte vitrée et je les observe. Leur complicité saute aux yeux , il y a des regards, des sourires et surtout des gestes sans ambiguïté, comme cette main qu’elle pose et abandonne sur le bras du photographe. Je n’ai pas besoin d’entendre leurs paroles pour savoir ce qu’ils se disent. Alors, pour la première fois de ma vie, j’éprouve dans ma poitrine une souffrance sourde, lancinante. Cette douleur m’aveugle, me paralyse, prend possession de chacune de mes pensées. Jusqu’à ce jour, j’ignorais ce qu’était la jalousie…

 

Mais alors qu’arrive la nuit, Crissie se lève brusquement et, sac à main en bandoulière, quitte le bar… Elle pousse la porte, passe devant moi sans me voir. Je la laisse s’éloigner un peu, puis sans réfléchir, je lui emboîte le pas 

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Jeudi 29 octobre 2015 4 29 /10 /Oct /2015 09:00

"Crissie et Monsieur K.", chapitre 23 b

crissie23b-2 Il ne  répond pas. Il demande : "Vous aimez ?"

- La fille a l'air très belle. Est-ce un modèle professionnel? Est-ce qu'on peut...

- Non ! sa phrase est tranchée net comme par un couperet.

Il s'adoucit : "Non, cette jeune femme est une amie ; la photo est une recherche personnelle."

Je me garde bien d'insister. Il ne dira rien. Il m'en veut déjà d'avoir demandé si peu.

Je prends congé poliment mais je ne m'éloigne pas. Il faut que j'en sache davantage. Je traîne discrètement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus grand-monde. Je sors alors fumer une cigarette, tout en jetant un oeil à travers la vitre de la galerie. Le photographe parle avec le galeriste, lui serre la main. Il va chercher son manteau, l’endosse et sort.

Je ne sais pas ce qui me prend, je me mets à le suivre, intrigué, le coeur battant. J'ai de la chance, il est à pied. De loin, je le vois le portable à l'oreille, puis  fumer une cigarette. Il ne marche pas très longtemps : deux rues et une traversée de boulevard plus tard, il entre dans un café. J'approche prudemment, jette un regard furtif à l'intérieur.

J'aperçois alors le reflet de Crissie dans un miroir.

 

 

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mercredi 28 octobre 2015 3 28 /10 /Oct /2015 09:00

"Crissie et Monsieur K. ", chapitre 23 a

Lorsque j’arrive chez moi, j’ai encore le vague espoir de te trouver assise devant la porte de l’appartement, mais tu n’es pas là. Avec dépit, je me rends compte que je ne sais rien de toi ; tu ne m’as donné ni adresse, ni numéro de téléphone. Je n’ai qu’un nom, un nom qui n’en est pas vraiment un. Tout ce qui me reste de toi, c’est ta grosse valise posée dans la vestibule et un petit cadenas que je tourne et retourne entre mes doigts fébriles.

    crissie23a-2 La nuit tombe et je t’attends en vain. Un jour passe, puis un autre. Des jours, des semaines… Quand arrive l’hiver, j’ai cessé d’espérer. Parfois, pour garder en mémoire ton image, je me repasse la vidéo de ta soirée gang-bang. Mais je m’aperçois que sur cette vidéo, si tu ne caches rien de ton corps, livrant à l’œil du camescope tes seins, tes fesses et ton sexe, tu t’es toujours arrangée pour que ton visage n’apparaisse jamais en pleine lumière, mais à demi dissimulé par tes cheveux ou l’ombre d’un bras… Comme si tu te dérobais sans cesse à mon regard. Pourtant, pendant tout ce temps, pas une seule fois je ne suis tenté d’ouvrir ta valise, de fouiller dans tes affaires, sans doute parce que je sais d’avance que ces investigations seront stériles.

Bien sûr, il y a quelques jours heureux, comme cette soirée chez Nicolas qui nous « présente » une certaine Gabrielle, métisse couleur cannelle et bien charpentée qui se donne avec ardeur. Le travail m’aide aussi à supporter ton absence. Je passe mes journées dans les galeries, je suis de tous les vernissages. Je n’ai jamais rencontré autant d’artistes, écrit autant d’articles que durant cette période.

Et puis, un après-midi où je parcours en compagnie de Bertrand l’exposition d’un portraitiste à la mode, je tombe sur une photo de toi en noir et blanc. Certes on ne voit pas ton visage, mais il y a des détails qui ne trompent pas, comme l’arrondi de tes seins, le grain de ta peau et surtout ce petit croissant de lune noire tatoué au-dessus de ta cheville. L’artiste est jeune, talentueux. Au cours de notre entretien, il se montre peu disert, voire bourru. On parcourt ensemble son expo. Il s’arrête devant ta photo

- C’est ma préférée, dit-il avec un sourire inattendu.

Je reçois cet éloge comme un coup de poing.

 

- Pourquoi ça ? À cause du modèle ?

crissie23a-3

Par michel koppera - Publié dans : Crissie et Monsieur K. - Communauté : Fantasmes et écriture
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Présentation

Créer un Blog

Recherche

Calendrier

Avril 2024
L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          
<< < > >>

Archives

Derniers Commentaires

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés