le saviez-vous ?

Mardi 7 février 2023 2 07 /02 /Fév /2023 08:00

J'inaugure ce jour une série d'articles consacrés au fist-fucking (le fist pour faire court), pratique longtemps tabou et considérée comme dépravée.

1. Aux origines

Commençons par les élements de base : l'étymologie. Le mot est évidemment d'origine anglo-saxonne :  fist = poing et fucking = baiser. Dès son apparition, ce néologisme a une connotation violente et familière. Dans d'autres circonstances, il aurait pu s'appeler "hand-loving" et nous aurait semblé moins clivant. 

La pratique du fist-fucking est née en Californie, plus précisément à San-Francisco, dans la communauté gay-SM qui avait pour épicentre le sex-club "les Catacombes". L'ethnologue féministe Gayle Rubin qui a consacré un article aux Catacombes, aussi nommé "Temple du trou du cul", y a constaté une "exploration des capacités sensorielles du corps rarement accessibles dans les sociétés modernes occidentales". 

En 1983, le sociologue Edgar Gregersen déclarait que le fist-fucking était "peut-être la seule pratique sexuelle inventée au XXème siècle". Hypothèse difficile à étayer même s'il est vrai que cette pratique n'est jamais évoquée avant le XXème siècle. Aucune trace de Fist dans l'imaginaire pourtant fertile du Marquis de Sade, Rimbaud, Baudelaire et même plus tard Georges Bataille pas qu'elle n'apparaît pas dans les célèbres rapports Kingsey, parus en 1948 et 1953, qui se voulaient une analyse exhaustive de la sexualité des Américains. Il faudra attendre 1978 pour que le fist-fucking fasse une entrée fracassante et scandaleuse dans le monde de la photo avec le double-fist photographié en gros plan par Robert Mapplethorpe. (voir ci-dessous)

mapplethorpe 1978

Dans son guide pratique intitulé "Osez le fist-fucking", Erik Rémès * fut un des premiers à proposer une image plus consensuelle du fist en écrivant qu'il ne peut se pratiquer que dans la douceur. " La main doit caresser, malaxer sans fin, courtiser l'orifice. Elle doit se faire accepter, aimer."

Ce sera le sujet du deuxième volet des articles consacrés au fist.

* Erik Rémès "Osez le fist-fucking", 2014, 163 pages, éditions Alixe, collection OsezXtrèm

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Mardi 17 janvier 2023 2 17 /01 /Jan /2023 08:00

Megan Folwell, étudiante à l'Université d'Adélaïde, en Australie, a récemment découvert, avec une équipe de recherche, que les serpentes (serpents femelles) avaient aussi un clitoris. En fait, il s'agit d'un hémi-clitoris, jusqu'ici jamais identifié et confondu avec les organes mâles. En disséquant une vipère, elle a découvert dans sa queue "deux langues de chair " formant un coeur, composées de tissus érectiles et comprenant de nombreux faisceaux nerveux. Poursuivant ses investigations, l'équipe a retrouvé un semblable clitoris chez neuf autres espèces de serpents. Cet organe très discret (il mesure de 1 à 7 mm !) semble pouvoir être stimulé par le mâle lors de la parade d'accouplement, grâce à l'entremêlement des queues  et au chevauchement, procurant du plaisir et facilitant la lubrification pour rendre la pénétration du double pénis garni d'écailles moins douloureuse. 

savoir142

On savait déjà que toutes les femelles des mammifères, terrestres et marins, et même certains oiseaux comme l'autruche possèdent un clitoris et que, comme chez les humains, cet organe joue un rôle essentiel dans la quête du plaisir et l'accouplement, notamment dans la lubrification vaginale. Chez les hyènes tachetées, le clitoris érectile est même tellement développé qu'on a longtemps cru que ces animaux étaient hermaphrodites !!! 

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Vendredi 1 juillet 2022 5 01 /07 /Juil /2022 08:00

Le saviez-vous ? # 141

Avez-vous déjà entendu parler de la biastophilie ? Le mot est construit sur le radical grec biastes qui signifie viol et le suffixe phile = aimer. Il existe un synonyme d'origine latine : la raptophilie. Un biastophile est donc une personne dont l'excitation sexuelle est provoquée par le fait d'agresser une personne non consentante, de préférence inconnue. Cette excitation peut être aussi générée par la simple idée de violer quelqu'un ou d'assister à une scène de viol, en voyeur ou spectateur, comme d'un film. Certains sites considèrent que le désir fantasmé du viol peut être assimilé à une forme de biastophilie.

En illustration, je vous ai choisi ce tableau de Georges Delfau

biastophilie 

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Vendredi 17 juin 2022 5 17 /06 /Juin /2022 08:00

Le fétichisme des chaussures à talons hauts est appelé altocalciphilie.

Les personnes altocalciphiles peuvent être excitées par le seul fait de regarder une personne qui porte des chaussures ou bottes à talons aiguilles, en en portant eux-mêmes, ou encore en interagissant sexuellement avec un(e) partenaire portant des chaussures à talons hauts (comme sur l'illustration ci-dessous)

altocalciphilie

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Mardi 25 janvier 2022 2 25 /01 /Jan /2022 08:00

Extrait de l'ouvrage "La sexualité dans la magie" (Yves Verbeek), chapitre Magie d'hier et d'ailleurs

"Dans certaines tribus africaines islamisées, la composition des philtres d'amour est directement sexuelle. Pour séduire ou conserver sa belle, l'amant lui fait manger du sucre sur lequel il a déposé un peu de sa salive et de son sperme. Quant à la femme qui poursuit le même but, elle introduit un petit pain de sucre dans son vagin, puis le concasse et le fait goûter à l'élu de son cœur. La recette, paraît-il, est infaillible. La femme peut aussi utiliser à cette fn son sang menstruel, évidemment dans le plus grand secret. Même l'urine est supposée efficace, comme en témoigne ce poème incantatoire que cite A.R. de Lens dans un ouvrage intitulé Pratiques des harems marocains :

"Je t'ai fait prendre de mon eau

Afin que tu ne voies plus que par mes yeux,

Que tu n'entendes plus que par mes oreilles

Que tu ne parles pus qu'avec mes paroles !

Je te donne ma salive

Pour adoucir ton cœur,

Pour que tu oublies tout,

Même ton frère de père et de mère !"

philtre amour

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Vendredi 21 janvier 2022 5 21 /01 /Jan /2022 08:00

Deuxième extrait de l'ouvrage "La sexualité dans la magie" de Yves Verbeek.

Pages 64-65 : chapitre intitulé : des pratiques peu avouables

" De nombreux peuples primitifs croient à la vertu virilisante ou fécondante de la nudité. En Polynésie, par exemple, on est persuadé qu'en découvrant les parties génitales et en les présentant à la lumière, elles subiront l'influence bénéfique du mana, c'est-à-dire de l'esprit qui habite le totem protecteur du clan qui porte son nom.

S'il existe des fluides magiques favorables à l'épanouissement de la sexualité, en retour, l'exercice de la sexualité a souvent la réputation d'accroître les pouvoirs occultes de l'individu. Mais dans le monde de la magie, rien n'est "normal", et par conséquent, l'acte sexuel propice à la puissance  magique ne saurait l'être. Il se doit même souvent d'enfreindre les tabous les plus rigoureux. Aussi a-t-il généralement un caractère incestueux. 

Dans une tribu de Madagascar, les hommes qui partent pour la pêche, la chasse ou la guerre ont des relations sexuelles avec leurs sœurs ou des parentes très proches, afin de favoriser le bon déroulement de l'expédition. Cette pratique se retrouve en divers points du continent africain, surtout chez les peuples chasseurs, et cela bien que l'inceste y soit rigoureusement interdit en toute autre circonstance. L'inceste n'a pas seulement la réputation d'accroître la puissance agressive du guerrier ou du chasseur. Dans certaines tribus, on y voit un moyen de lutter contre les dangers extérieurs, notamment contre la morsure des serpents les plus vénimeux. Chez les Anyanja du Nyassaland (aujourd'hui Malawi), on est même persuadé que d'avoir des rapports sexuels avec sa mère, sa sœur ou, pis-aller, avec sa tante, met ensuite à l'abri des balles de l'ennemi. En outre, les sorciers de cette tribu recourent couramment à l'inceste pour renforcer les plus dangereux de leurs pouvoirs occultes. Il arrive ailleurs que le sorcier ne puisse vraiment inaugurer sa "carrière" qu'après avoir eu un commerce sexuel avec sa propre fille.

C'est du reste une constante dans l'histoire de la magie noire : les sorciers et les sorcières auront presque toujours la réputation de se livrer aux pratiques sexuelles les moins avouables, non seulement à la sodomie et à l'homosexualité, mais aussi à l'inceste. De là vient d'ailleurs la croyance largement répandue selon laquelle la sorcellerie serait héréditaire, leurs enfants naissant des amours entre sorciers et sorcières étroitement apparentés.

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Vendredi 14 janvier 2022 5 14 /01 /Jan /2022 08:00

Le texte de l'article ci-dessous est extrait de l'ouvrage "La sexualité dans la magie" de Yves VERBEEK paru en 1978  aux Editions Idégraf  (246 pages)

Chapitre Magie d'hier et d'ailleurs : dans l'Antiquité

"Outre le bouc, partiellement représenté par les satyres, un autre animal faisait partie du cortège de Dionysos-Bacchus : l'âne. Ambigu comme tous les animaux qui intervenaient dans la mythologie, ce quadrupède était appelé à jouer également un rôle important dans les traditions de la magie noire, plus particulièrement dans celles qui touchaient à la bestialité, preversion consistant à avoir des relations sexuelles avec une bête. Il mérite donc que l'on ouvre une parenthèse à son sujet.

L'âne a parfois pris un caractère sacré. Chez les Sémites, il était l'incarnation de Baal-Phégor, dieu de la fertilité dont la puissance fécondante et bénéfique s'opposait au pouvoir destructeur de Moloch, divinité néfaste et cruelle qui exigeait des sacrifices humains. Comme Dionysos, plusieurs dieux de l'Inde antique le choisirent pour monture, de même que Balaam, héros de plusieurs légendes de la tradition juive. Jésus lui-même fut gardé par un âne alors qu'il était encore nouveau-né et ce fut également sur un âne qu'il fit son entrée dans Jérusalem.

Mais l'âne n'eut pas toujours cette bonne réputation et même en Occident, bien qu'il eût été associé à la figure du Christ, il prit place dans l'arsenal imaginaire de la magie noire. Déjà en Egypte, on le vouait à Seth, le meurtrier fratricide d'Osiris. Symbole du Mal, il pouvait être aussi bien celui de la bêtise (le roi Midas avait des oreilles d'âne) et bien sûr à celui de l'obstination. Mais surtout, on voyait en lui une incarnation de la puissance sexuelle sous sa forme la plus brutale et la plus lascive. Dans une légende indienne, il est la Bête qui séduit la Belle, en l'occurrence une princesse : dans la journée, il n'était qu'un quadrupède mâchonnant du foin, mais la nuit il prenait forme humaine pour honorer sa maîtresse.

ane-apulee

Si l'on en croit les fabulistes gréco-latins, les femmes ne pouvaient résister aux appâts de cette bête lubrique. Un conte licencieux de Lucien de Samosate en fait foi. Transformé en âne par les potions magiques d''une sorcière, l'auteur-narrateur était devenu sous cette forme l'amant d'une dame de l'aristocratie. Femme d'une grande beauté, elle était tombée follement amoureuse de cet étrange compagnon aux appétits insatiables. Mais un jour, Lucien parvint à trouver des roses et à les dévorer, remède infaillible pour combattre les sortilèges de la magicienne. Aussitôt, il retrouva son apparence humaine et n'eut rien de plus pressé, le soir venu, que d'aller rejoindre sa belle maîtresse. Il était persuadé qu'elle se pâmerait de ravissement en découvrant que son étrange amant était en réalité un homme que la sorcellerie avait mué en bête. Quelle ne fut pas sa découvenue ! Certes, la jeune femme l'accueillit bien et le retint à dîner. Mais c'est qu'elle croyait que l'âne s'était provisoirement métamorphosé en être humain. Et l'affaire tourna mal lorsque la vérité éclata. Lucien de Samosate raconte la suite :

− Je soupe donc avec elle parfumé d'essence et couronné de ces roses bien-aimées, auxquelles de devais ma réintégration parmi les hommes. La nuit étant déjà avancée, et le temps de se mettre au lit venu, je me lève, et croyant accomplir un bel exploit, je me déshabille et me mets tout nu, estimant que je lui plairais davantage par la comparaison avec l'âne. Mais elle,voyant que je n'étais réellement qu'un homme, jette sur moi un regard de mépris, et en même temps :

− Va te morfondre loin de moi et de ma maison, s'écrie-t-elle, va te coucher où tu voudras !

− Quel crime ai-je donc commis ? lui dis-je à mon tour.

− Par Jupiter, dit-elle, ce n'est pas de toi, c'est de l'âne que j'étais amoureuse ; c'est avec lui, et non avec toi que j'ai couché : je pensais que tu avais conservé le grand et beau membre qui distinguait mon âne. Mais je vois bien qu'au lieu de ce charmant et utile animal, tu n'es plus, depuis ta métamorphose, qu'un singe ridicule !..."

En 2008, j'avais déjà consacré à ce texte un article que vous pouvez relire en cliquant sur ce lien  Lucius ou l'âne

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Vendredi 12 mars 2021 5 12 /03 /Mars /2021 08:00

Le saviez-vous ? # 138

Tout le monde connaît l'expression "en catimini" et sait qu'elle signifie "en cachette, sans se faire voir". L'origine de l'expression est surprenante. Le mot "catimini" est en effet dérivé du grec "katamenia" qui signifie menstruation. L'expression "en catimini, a donc été construite en référence au caractère secret des règles qui imposent à la femme la plus grande discrétion.

savoir138

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Mardi 23 février 2021 2 23 /02 /Fév /2021 08:00

Le saviez-vous ? # 137 (7)

Suite de la lecture de "La vie sexuelle à Rome" de Géraldine PUCCINI-DELBEY.

Chapitre V : l'érotisme. Pratiques et positions sexuelles

La société romaine opposait le couple légitime au couple illégitime, la sexualité conjugale à la sexualité extra-conjugale. La première était une sexualité de reproduction, la seconde une sexualité de plaisir. L'une supposait le respect dû à la matrone fidèle à son époux, l'autre permettait à la femme une liberté relative des mœurs. 

Les conduites sexuelles n'étaient donc pas une question de morale mais de statut social.  Le statut de l'épouse ne tolérait qu'une position et devait chercher à éviter toute forme d'érotisme. Les femmes qui étaient objets de plaisir pour l'homme devaient au contraire se montrer expertes en la matière. Cette opposition est bien soulignée par Lucrère quand il décrit le talent des prostituées qui savent "avec leurs fesses stimuler dans la joie le désir de l'homme et faire jaillir son sperme". Il les oppose aux épouses qui n'ont pas besoin de cet art pour leur mari. Celles-ci n'avaient pas d'attrait sexuel pour leur mari et ne devaient pas en avoir, afin d'éviter tout scandale. Lucrèce pensait que c'était dans l'attitude des animaux quadrupèdes que la femme était le plus facilement fécondée et défendait un point de vue très tradtionnaliste sur ce sujet : "l'épouse n'a pas besoin de recourir à des mouvements voluptueux, car non seulement c'est le propre d'une courtisane, mais surtout elle s'empêche de concevoir". Si la femme est par nature passive, l'épouse doit l'être concrétement, en s'interdissant de bouger durant l'acte sexuel. Si elle était capable de mouvements, c'était qu'elle les avait appris ailleurs que dans les bras de son époux...

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La levrette était la norme des accouplements conjugaux

Martial dans une de ses comédies met en scène un mari qui reproche à son épouse sa gravitas (son sérieux) alors qu'il souhaiterait qu'elle accepte, pour faire l'amour, d'allumer la lampe, d'ôter son soutien-gorge, ses tuniques et ses manteaux sombres, de ne pas l'embrasser comme elle a l'habitude chaque matin d'embrasser sa grand-mère et de cesser de n'avoir pendant l'étreinte ni mouvement, ni parole, ni geste.

Selon Pline l'Ancien, les femmes pouvaient recourir pour stimuler l'acte sexuel à une potion aphrodisiaque dont il énumère les ingrédients : "Du fiel de sanglier, de la moëlle de porc, du suif d'âne mélangé à de la graisse de jars, de l'humeur qui s'écoule d'une jument après la saillie, des testicules de cheval desséchées et émiettés dans une boisson, le testicule droit d'un âne pris dans du vin à dose convenable ou attaché à un bracelet, de l'écume d'âne recueillie après la saillie dans une étoffe rousse et enfermée dans un médaillon d'argent." Il conseille aussi à l'homme pour stimuler son désir de "se frictionner la verge avec de l'huile chaude dans laquelle aura été plongée sept fois une verge d'âne". Pline décrivait aussi "une plante qui permettait de faire l'amour soixante-dix fois".   

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Vendredi 29 janvier 2021 5 29 /01 /Jan /2021 08:00

Suite de la lecture de "La vie sexuelle à Rome" de Géraldine Puccini-Delbey (Editions Tallandier, 2007)

Chapitre III : les amours masculines

Dans la Rome antique, une relation sexuelle entre hommes concernait un citoyen libre adulte avec un esclave, un affranchi ou un non-citoyen, généralement plus jeune, avec qui la liberté sexuelle était pratiquement illimitée. Le statut d'esclave impliquait une absence d'autonomie, un contrôle absolu par le maître, donc une soumission totale et une acceptation sans réserve de toutes ses demandes. "Le corps de l'esclave ne lui appartient pas, mais appartient à son propriétaire. L'esclave est obligatoirement un pathicus, celui qui tient le rôle passif dans la relation sexuelle. Cette famille lexicale caractérise l'esclave et son état de sujétion, notamment sa soumission sexuelle." Les auteurs latins mirent  souvent en parallèle le rôle passif de l'esclave avec celui de la femme, opposant ainsi le vir à la fois à l'esclave et à la femme. Les hommes qui tenaient le rôle passif dans une relation sexuelle "supportaient une position de femme" (muliebria pati). Cicéron exhortait l'homme, surtout dans une situation de souffrance, "à ne rien faire qui soit le propre d'un esclave ou d'une femme". C'était donc le statut social qui définissait le rôle à tenir -actif ou passif - et qui déterminait l'inviolabilité ou non du corps masculin. Ainsi, rôle passif et soumission, s'identifiaient si bien que le citoyen libre devait s'abstenir de tenir le rôle dévolu à l'esclave, sous peine d'encourir un grave blâme ou d'être insulté violemment par des éptihètes qui dénonçaient une passivité indigne (cinaedus, pathicus). L'idéal viril se situait à l'opposé de la "capacité à supporter" propre à l'esclave, cette servilis patentia que mentionnent des auteurs comme Salluste, Cicéron, Tacite et qui se marquait également par l'emploi du verbe pati, "supporter, subir" .

savoir137-6

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